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Quand certains produits de première nécessité deviennent un luxe

La vulnérabilité du secteur agricole et l’incapacité des producteurs à conserver les récoltes affectent d’une façon ou d’une autre le marché des produits alimentaires.

Il se remarque aujourd’hui une hausse des prix de certains produits alimentaires de première nécessité. Pour d’autres produits, il s’agit tout simplement d’une pénurie. Cela inquiète tant les commerçants que les consommateurs, vu que la plupart de ces denrées sont produits localement

Une flambée des prix de certaines denrées alimentaires se fait remarquer sur différents marchés de la capitale économique Bujumbura. Les denrées les plus concernées par cette flambée sont surtout celles produites localement. Cela inquiète tant les commerçants que les consommateurs. La hausse de prix la plus remarquable est celle de l’huile de palme et celle de l’huile communément appelé « ama coton ».

L’huile de « coton » qui est considérée par la plupart des Burundais comme un luxe, le devient de plus en plus. Un seau de 10 litres d’huile de palme raffinée produite par SAVONOR coûtait 54 mille FBu au mois de juin. Le mois passé, il était à 59 mille FBu et, aujourd’hui, il est introuvable sur le marché. Cette pénurie de l’huile « cooki » qui était à un prix plus ou moins abordable a entrainé la hausse des prix des autres variétés d’huile que ce soit Golden ou celles produites à partir du tournesol. Un bidon de Golden coûtait 34 mille FBu au mois de juillet 2021. Aujourd’hui, il est à 38 mille FBu et les commerçants avec lesquels nous nous sommes entretenus ont fait savoir qu’au train où vont les choses, il peut arriver même à 40 mille FBu avant la fin du mois d’août.

L’huile de palme (amamesa) constituait un refuge pour la grande majorité de Burundais qui ne peut pas se procurer l’huile dite « de coton ». Les prix de cette denrée ne cessent pas de grimper. Il y a trois mois,1 litre et demi d’huile de palme coûtait 3500 FBu, mais il s’achète aujourd’hui à 6000 FBu. Selon un acheteur rencontré, c’est un grand casse-tête pour la plupart des Burundais, car on peut tout se passer hormis l’huile.

Une flambée des prix de certaines denrées alimentaires se fait remarquer sur différents marchés de la capitale économique.

Les oignons qui valent de l’or

Août était normalement un mois d’abondance des oignons comme l’a fait savoir une vendeuse d’oignons au marché de Cotebu. Au même mois de l’année passée,1 kilo d’oignons coûtait 1000 FBu que ce soit pour les oignons rouges ou pour les oignons blancs. Aujourd’hui, 1kg d’oignons rouges coûte 2200 FBu et les oignons blancs s’achètent à 2700 FBu le kilo. « En Août, normalement, nous vendions les oignons en provenance de Kirundo. Ils devraient être en abondance sur le marché. Mais regarde aujourd’hui, nous vendons en grande partie les oignons en provenance de la Tanzanie », fait savoir cette vendeuse. Cette hausse du prix des oignons inquiète les acheteurs comme Mme Espérance Kwizera rencontrée à ce marché qui espérait un léger mieux après la fixation des prix au producteur pour la plupart des produits alimentaires. Les prix au producteurs fixés par le gouvernement du Burundi via le ministère ayant l’agriculture dans ses attributions étaient à 1200 FBu pour un kilo d’oignons rouges et 750 FBu pour un kilo d’oignons blancs. « Comme on a fixé les prix au producteurs, la fixation des prix sur le marché constitue une urgence », suggère Mme Kwizera.

Les prix de presque tous les produits alimentaires suivent la même courbe

La pomme de terre selon ses différentes variétés coûtait entre 900 FBu et 1100 FBu le kilo au mois d’août 2020. En août 2021, un kilo s’achètent entre 1000 FBu  et 1400 FBu. Cette denrée avait été concernée par la mesure de fixation des prix au producteur. Leur prix au producteur a été fixé à 700 FBu, mais les acheteurs en gros se lamentent qu’ils achètent au producteur beaucoup plus que ça. Un kilo de grains de maïs coûte aujourd’hui 900 FBu et 5kg de farine de maïs importée communément appelé « Sembe » coûte 8000 FBu.

Comparativement à la même période de l’année passée (début août 2020), les prix de certains produits de première nécessité ont connu une hausse exponentielle, d’autres par contre ont légèrement baissé.

Variation des prix de certains produits alimentaires du début du mois d’août 2020 jusqu’au début du mois d’août 2021

Produit alimentaire

Prix en FBu/Kg (Août 2020)

Prix en FBu/kg          ( début Août 2021 )

Oignons rouges

1000

2200

Oignons blancs

1000

2700

Pomme de terre (kijumbu)

1100

1400

Pomme de terre (mauve)

900

1100

Haricot (jaune)

2300

1800

Riz tanzanien

2600

2500

Ndagala

30000

30000

Petit pois

3500

3500

carottes

1500

1500

 

Les prix des différentes denrées alimentaires de première nécessité restent volatiles sur le marché. Les prix varient du jour au lendemain, mais la tendance est haussière. Les facteurs influençant en sont multiples. Cela a des conséquences néfastes tant sur le producteur que sur le consommateur. La fixation et la stabilisation des prix sur le marché sont d’une importance capitale.

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