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Quand le commerce Burundais subit les contrecoups de Covid-19

L’économie burundaise n’est pas à l’abri de la tempête qui secoue le monde entier depuis plus de quatre mois. Depuis son apparition en Chine il y a quelques mois, la maladie au Coronavirus (Covid-19) rapidement proclamée pandémie par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) secoue l’économie internationale. Burundi Eco est descendu sur terrain pour constater la situation sur le marché

A part la République Populaire de Chine, d’autres pôles de l’économie mondiale comme les Etats-Unis, l’Europe et d’autres pays de l’Asie sont fortement bousculées. Des vols ont été suspendus, des frontières sont fermées. Ce qui a compromis les échanges commerciaux à l’échelle mondiale. Sur le continent africain, le virus ne tardera pas d’arriver. La région où se situe le Burundi est touchée. Le Rwanda, la Tanzanie, l’Ouganda, la République Démocratique du Congo, le Kenya et le Burundi prendront des mesures de prévention contre le fléau.

Les commerçants burundais s’approvisionnent largement en Chine. La suspension des échanges commerciaux entre le Burundi et le reste du monde a provoqué la chute des importations avec pour effets directs la pénurie des produits d’une part et la hausse des prix d’autre part. Le Covid-19 frappe de plein fouet l’action des hommes d’affaires burundais actifs dans le commerce international.  La chute des importations est en train de paralyser dans une certaine mesure l’activité commerciale. Ce qui influe négativement sur l’économie nationale dont le commerce constitue le fer de lance.

L’économie burundaise n’est pas à l’abri de la tempête qui secoue le monde entier depuis plus de quatre mois. Le commerce subit les contrecoups des mesures de prévention contre le Coronavirus

Le commerce burundais est bousculé

Depuis l’interdiction des voyages, certains importateurs ont décidé de changer de stratégies. Inquiétés par la situation, les grossistes qui allaient s’approvisionner à l’étranger s’abstiennent désormais de revendre leurs marchandises aux commerçants détaillants. Une importatrice de valises rencontrée au marché de Kamenge a confié à Burundi Eco l’état de son business. Elle affirme qu’elle a arrêté de distribuer ses marchandises, préférant détailler elle-même pour ne pas précipiter la rupture de son stock. Cette jeune femme dit être inquiétée du fait que la situation risque de perdurer. S’abstenant de nous informer sur les raisons qui sous-tendent cette situation, elle dit qu’elle a dû revoir à la hausse le prix d’une valise de 2500 FBu en moyenne.  Cette femme espère que les services habilités mettront en place un autre mécanisme bien contrôlé et maîtrisé pour rendre possibles les importations.

Selon un des responsables de la gestion de la vente chez TBC (Tanganyika Business Company), l’entreprise continue à approvisionner les petits commerçants qui veulent détailler. Concernant les difficultés d’importer, il notifie que même si TBC continue à travailler en tant que grossiste, les inquiétudes ne manquent pas.  « Notre patron s’approvisionne aux Etats Unis et peut le faire généralement une fois pendant huit mois.  Maintenant, il n’est plus possible d’importer », explique   un employé. Ce dernier précise que son employeur a maintenu les prix d’avant la pandémie.  TBC est une vaste galerie établie dans le centre-ville de Bujumbura qui s’est spécialisée dans l’importation et la vente de la fripe, les objets à utilité ménagère et divers objets.

Le problème d’importation se pose également à l’agence de Techno selon un des employés de cet opérateur commercial spécialisé dans la vente des téléphones mobiles au Burundi. Les importations sont suspendues. Ce qui entraîne la hausse des prix sur le marché. « Il n’y a pas de nouvelles importations suite aux mesures prises sur la circulation des personnes en rapport avec la pandémie. Les commerçants détaillants ont rehaussé les prix », explique-t-il. Ces explications sont confirmées par un des commerçants vendeurs de téléphones à la galerie couramment appelée « Kuri Bata » qui se situe en face de l’ancien marché central de Bujumbura. Selon ce professionnel du commerce de téléphones mobiles, les conséquences de la pandémie de Covid-19 sont visibles. Les prix de certains types de produits se sont envolés par rapport à d’autres. « Oui, il y a eu des conséquences. En guise d’exemple, un Techno Pouvoir 3 qui était vendu à 236000FBu se vend actuellement à 280000FBu », confie ce commerçant inquiété par la situation.

Face à cette situation, les commerçants de téléphones mobiles ne se comportent pas de la même façon. A la différence de ce dernier, un autre vendeur de téléphones mobiles opérant au même lieu dit qu’il n’a pas préféré revoir à la hausse ses produits. Justifiant sa volteface, celui-ci fait savoir qu’il n’y a pas de raison valable de revoir les prix à la hausse. « Ici, nous n’avons pas voulu revoir les prix à la hausse parce que nous nous sommes approvisionnés avant le début de ces problèmes » réagit-il.

Certaines entreprises ont subi des conséquences très tôt que les autres selon les secteurs d’opération. Avec la suspension des vols, les agences de voyage qui vendaient les tickets d’avion n’ont plus rien à faire. Selon les propos d’un employé dans ce secteur, il n’est plus nécessaire de se présenter à l’accueil. « Nous n’avons plus de clients. Nous restons tout simplement à la maison à attendre la fin de cette crise imposée par le Coronavirus parce que les voyages sont suspendus », regrette cet homme vivant des revenus tirés du ticketing service. Visiblement, la situation actuelle et l’avenir du commerce burundais basé en grande partie sur l’importation inquiètent plus d’un et ce business nécessite un moyen rapide pour contourner les barrières conséquentes à la pandémie.

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