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Quand l’exploitation du nickel s’accélère

Le conseil des ministres a adopté mardi le 22 mars 2022 un mémorandum d’entente entre le gouvernement du Burundi et l’East African Region Project Group (EAR)en rapport avec le projet d’investissement visant l’exploitation du nickel de Musongati et des minerais associés. Celui-ci prévoit une durée de deux mois pour le transfert des fonds de la première tranche à la Banque Centrale, à défaut le mémorandum deviendra caduc. La redevance annuelle est estimée à 500 millions USD. Les économistes appellent à la vigilance

 

Le potentiel minier dont regorge le pays sera utile s’il est bien exploité.

 En 2018, le pays a signé un mandat avec East African Region Project Group (EAR) pour mobiliser les financements du projet visant l’exploitation des gisements de nickel.

« Actuellement, cette société confirme que les fonds nécessaires à l’exploitation des gisements de nickel sont disponibles et elle est prête à allouer un paquet de 1,5 milliard USD par an à titre de subvention financière pour une période de dix ans, soit 15 milliards USD », lit-on dans le communiqué de presse du conseil des ministres du 22 mars 2022.

500 millions USD de redevance seront versés chaque année par East African Region Project Group, soit 33,3% à l’Etat du Burundi. Cela sur une période de dix ans. 15% des fonds sont prévus pour être utilisés dans les projets d’intérêt public tandis que 51,7% sont projetés pour l’exploitation du nickel.

Le mémorandum d’entente a une durée de deux mois afin de transférer les fonds de la première tranche à la Banque de la République du Burundi (BRB). Passé ce délai, le mémorandum deviendra caduc.

Ce que dit le forum national sur le développement sur l’exploitation minière

Lors du forum national sur le développement du pays qui s’est tenu au mois de novembre 2021, Docteur Janvier Désiré Nkurunziza, expert de la Conférence des Nations Unies pour le Commerce et le Développement (CNUCED) a rappelé que le potentiel minier dont regorge le pays sera utile s’il est bien exploité.

Pour lui, pour tirer le maximum de profit de l’exploitation minière, il existe des spécificités à maîtriser. Il s’agit notamment des négociations des contrats avec les investisseurs. Ceux-ci viennent se faire de l’argent et d’habitudes veulent tirer toute la couverture de leur côté. Le pays doit rester éveiller afin de négocier des contrats gagnant-gagnant. Et de renchérir : « Il est temps de revoir la taxation minière ».

D’autres experts en économie se focalisent sur les résultats de toute l’exploitation minière industrielle. Ils insistent sur la mise en place d’une industrie de raffinage afin d’obtenir les produits finis destinés à l’exportation. Ils indiquent que les conventions minières doivent se référer sur la quantité des minerais à ne pas dépasser.

Les réserves qu’on exploite sont caractérisées par la qualité et la quantité. Or, l’exploitation minière est dominée par l’exploitation artisanale. Ce qui occasionne le manque de traçabilité. Pour maîtriser donc l’exploration, il faut investir dans les analyses où on constate beaucoup de tricheries.

Le potentiel du nickel burundais dépasse légèrement 200 millions de tonnes avec une teneur de 1,4%. Son exploitation nécessite l’électricité et des infrastructures de transport comme le chemin de fer.

Cependant, le Plan National de Développement (PND 2018-2027) projette un déficit énergétique de 566 MW en fonctions des besoins en 2026. Les estimations montrent que les  projets énergétiques en cours  produiront 245 MW en 2026. Cela au moment où le pays aura besoin de 412 MW pour l’exploitation minière.

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