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Quand la fièvre de la Rift valley prend des allures inquiétantes

L’épizootie de la fièvre de la vallée du Rift qui menace le Burundi depuis plus de deux mois progresse à une allure inquiétante. Les cas de cette maladie augmentent du jour au jour. Plus de 8 millions USD sont nécessaires pour la mise en place d’un plan d’action pour le contrôle de maladie selon le ministère en charge de l’élevage    

Les données du ministère en charge de l’élevage montrent que 827 vaches sont déjà infectées par la fièvre de la vallée du Rift. Parmi elles, 323 sont déjà mortes. 13 provinces étaient déjà atteintes par cette maladie jusqu’au 20 juin 2022, selon la RTNB. Ces chiffres montrent que la propagation de la fièvre de la vallée du Rift prend des allures inquiétantes. Lors du conseil des ministres du 01 juin 2022, Déo-Guide Rurema, ministre en charge de l’élevage avait indiqué qu’un effectif de 482 bovins était atteint par la maladie dont 114 têtes avaient succombé. Les provinces les plus touchées sont celles du Nord du pays en l’occurrence Ngozi, Kirundo, Muyinga, et Kayanza.

827 vaches sont déjà infectées par la fièvre de la vallée du Rift. Parmi elles, 323 sont déjà mortes. 13 provinces sont déjà atteintes par cette maladie jusqu’au 20 juin 2022.

 

Des mesures urgentes pour endiguer ce fléau

Des mesures urgentes ont été prises par le ministère pour tenter de contrer la propagation de cette maladie. Il s’agit notamment de la fermeture des marchés de bétail, de l’interdiction de l’abattage des ruminants dans les zones affectées, etc. La ville de Bujumbura n’est pas épargnée.  Sur décision de la direction de la santé animale, la direction de l’abattoir de Bujumbura a suspendu depuis le 26 juin 2022 l’abattage des vaches, des chèvres et des moutons. 

Dans sa correspondance, le ministre en charge de l’élevage a refusé la demande de dérogation de la communauté islamique du Burundi pour l’achat de la viande des animaux pour la fête d’IDIL KEBIR (fête des moutons) prévue au début du mois de juillet. 

« Le pays est actuellement confronté à une épizootie de fièvre de la vallée du Rift qui constitue une menace pour le cheptel national et pour la santé de la population », précise le ministre Déo-Guide Rurema. Et d’ajouter : « L’achat et l’abattage des animaux dans plusieurs localités ne peut pas être accepté pour le moment ». 

Les vaccins trainent

Au moment où la vaccination semble être la solution la plus efficace pour contrer cette maladie, les vaccins ne sont pas encore disponibles au Burundi. Le ministère en charge de l’élevage compte sur les partenaires au développement du Burundi pour les obtenir. Le 20 juin 2022 à Bujumbura, le ministre Guide Rurema a rencontré pour la deuxième fois les partenaires au développement. Selon la RTNB, entre autres objectifs de cette rencontre, il s’agissait de se prononcer sur les éventuelles contributions à sa lutte.

Dans le conseil des ministres du 01 juin, Dr Rurema a précisé que le budget du plan d’action pour le contrôle de cette maladie est estimé à 8 697 188 USD.  Les activités de ce plan seront étendues sur une période de 12 mois

Des alertes, mais…

Au mois de mars 2022, le secrétariat général de la Communauté de l’Afrique de l’Est alertait les pays membres sur les épidémies de fièvre jaune et de fièvre de la vallée Rift. Il les invitait à prendre des mesures appropriées pour prévenir et répondre aux épidémies. Cela après des rapports sur les cas de fièvre jaune au Kenya qui a causé la mort de trois personnes et des informations sur l’épidémie de fièvre de la vallée du Rift qui frappe les animaux domestiques dans les Etats membres de l’EAC. De son côté, le Kenya a activé ses mécanismes d’intervention d’urgence sanitaire. Apparue dans les années 1930 et la dernière épidémie datant de l’an 2000 dans le pays de Jomo Kenyatta, la fièvre de la vallée de Rift a été combattue par la vaccination, l’interdiction de l’abattage des animaux domestiques et d’échange commercial. 

Sans donner des précisions, le ministre Rurema a affirmé le 31 mai 2022 que le Burundi avait fait des efforts pour prévenir cette maladie, mais que cette dernière a fini par envahir le pays. 

Selon l’indice mondial de sécurité sanitaire, édition 2021, le Burundi se pointe à la 181ème place sur 195 pays pour la capacité des pays à prévenir, dépister, riposter et prendre en charge ce genre d’épidémie tant sur les humains que sur les animaux. Précisément, il est à la 184ème place pour la riposte rapide et la maîtrise de la propagation d’une épidémie.

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