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Quand le CICR redonne le sourire aux enfants réunifiés

Une centaine d’enfants, soit 313 enfants réunifiés par les proches en 4 ans de 2019 à 2022 par le Comité International de la Croix-Rouge en collaboration avec la Croix-Rouge du Burundi (CICR), l’administration et d’autres partenaires. En plus de cela, des liens ont été établis entre des milliers de familles. Cela par l’échange des messages familiaux, des appels téléphoniques …Ce qui ravive l’espoir chez les bénéficiaires

Cherise Igirubuntu, une adolescente âgée de 15 ans habitant la colline Mugozi, commune et province de Cankuzo : « Le CICR m’a aidée à retrouver la joie perdue après plus de 5 ans de vie dure dans le camp de Nduta en Tanzanie ».

« Ma mère m’avait invitée à la rejoindre dans le camp des déplacés de Nduta en Tanzanie, pays frontalier à ma patrie. Arrivée là-bas, j’ai été maltraitée par son mari. Mon père qui se trouve actuellement aux Etats-Unis m’envoyait de l’argent et des habits. Le mari de ma mère détournait l’argent et déchirait les habits », regrette Cherise Igirubuntu, une adolescente âgée de 15 ans habitant la colline Mugozi, commune et province de Cankuzo.

Le calvaire vécu par Mlle Igirubuntu l’a poussée à fuir le mari de sa mère pour être élevée par autrui. C’est par après que j’ai entendu, indique-t-elle, que le CICR aide à retrouver les familles ou les proches. Ce qui a été fait en mars 2023. Cela après 6 ans de vie dure dans le camp des déplacés de Nduta.

« J’ai regagné l’habitation de ma grand-mère à Mugozi, ma colline natale. Par ailleurs, c’est celle-ci qui m’a élevée depuis que j’avais trois ans », fait-elle remarquer avant de se réjouir qu’elle a retrouvé son sourire grâce à l’action du CICR.

Abondant dans le même sens, Gaudence Toyi, quinquagénaire et grand-mère de Mlle Igirubuntu ne mâche pas les mots.

« En plus que le CICR m’a amené l’enfant dont j’étais tuteur, il lui a donné plus de 300 mille de FBu. J’ai acheté pour elle une chèvre qui me donne du fumier et j’utilise ce fumier pour fertiliser le sol », avoue-t-elle, sourire au visage.

Réunir les familles, une réponse à l’angoisse

L’action faite par le CICR de réunir les familles est une réponse à la nostalgie de la terre mère, explique Roda Mbelechi Chantal, quinquagénaire, habitant le camp des déplacés de Kavumu, installé en commune et province de Cankuzo.

Tuteur de cinq petits-enfants, elle informe qu’un « Message Croix-Rouge (MCR) » leur est parvenu de la part des oncles de ces enfants. Ce message invitait ces derniers à regagner le pays natal qui est la République Démocratique du Congo (RDC).

Samuel Godefroid, âgé de 17 ans et aîné de cinq enfants reconnait avoir vu le Message Croix-Rouge de ses oncles et l’avoir répondu. « Nous attendons le moment opportun pour regagner notre pays, surtout que je reste avec un mauvais souvenir du camp du fait que ma mère y a trouvé la mort », dit-il.

 La réunification des familles, un travail de longue haleine

Livingistone Ndoricimpa, agent du CICR au sein du programme de rétablissement des liens familiaux déclare que pas mal de défis ne facilite pas la réunification. Il cite notamment le manque de moyens matériels et financiers, recherches qui durent longtemps à cause du manque d’informations pour localiser les familles…

Malgré cela, précise-t-il, le CICR ne peut pas renoncer à sa mission. Par ailleurs, signale M.Ndoricimpa, le CICR a dénombré de 2019 à 2022 une centaine d’enfants réunifiés, soit 67 enfants en 2019,109 enfants en 2020, 91 enfants en 2021 et 46 enfants en 2022.

Et de renchérir : « Le travail du CICR ne se limite pas à la réunification des enfants. Nous tenons à vous mettre au courant que des familles ont rétabli également le contact, soit 13 683 en 2019 par le Message Croix-Rouge, 345 par téléphones et 3 par vidéo téléconférence. Cela sans oublier 132 demandes de recherche ouvertes /enfants enregistrés ».

Pour l’année 2020, 7049 familles ont rétabli le contact par le Message Croix-Rouge, 7527 appels téléphoniques ont été facilités dont 7300 en lien avec la réponse au COVID-19. Et de déplorer que les visites dans les prisons ont été suspendues à cause de la pandémie de Covid-19.

De plus, une famille a rétabli le contact par vidéo téléconférence tandis que 696 demandes de recherche ont été ouvertes /enfants et adultes vulnérables enregistrés.

En 2021, 5 653 familles ont rétabli le contact par le Message Croix-Rouge, tandis que 247 appels téléphoniques ont été facilités (Centre de Transit et de quarantaine). Deux familles ont rétabli le contact par vidéo téléconférence alors que 108 demandes de recherche ont été ouvertes /enfants enregistrés.

Quant à l’année 2022, 4 294 familles ont rétabli le contact par le Message Croix-Rouge.  658 appels téléphoniques ont été facilités (Centre de Transit) et deux familles ont rétabli les contacts par vidéo téléconférence. Cela au moment où 188 demandes de recherche ont été ouvertes /enfants enregistrés.

Réunifier les personnes n’est pas un jeu de hasard

M.Ndoricimpa témoigne que le rétablissement des liens familiaux constitue un soulagement pour les familles d’accueil et les personnes qui rétablissent les contacts. Cela malgré que les réactions diffèrent selon la personne, les régions ou la culture.

Pour lui, le processus de rétablissement des liens familiaux commence par le besoin causé par les déplacements de la population, les disparitions, les séparations…

« En tant que mouvement de la croix-rouge, nous sommes ici pour aider les familles séparées à rétablir le contact, maintenir ou travailler dans le domaine de la prévention », informe-t-il.

Pour réunifier un enfant, annonce M.Ndoricimpa, certaines conditions sont exigées. Ce sont entre autres la volonté des bénéficiaires, les conditions de vie socio-économique de la famille tutrice, l’autorisation de la part des autorités, l’évaluation de la situation du bénéficiaire par le gouvernement et des autres partenaires.

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