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Quand le développement communal s’améliore

Depuis 2013, le premier samedi du mois d’août est réservé à la fête communale. Toutes les communes du pays célèbrent cette journée. C’est l’occasion d’évaluer les réalisations des communes. Les résultats sont satisfaisants, selon le ministère en charge du développement communautaire. Néanmoins, des défis persistent 

La commune constitue la base de développement économique et social de la population établie sur son territoire. Ses organes doivent veiller constamment à promouvoir le développement communal sur tous les plans, stipule l’article 6 de la loi communale de 2020 portant organisation de l’administration communale.

Selon Martin Ninteretse, secrétaire permanent au ministère en charge du développement communautaire, la situation économique actuelle des communes est satisfaisante. Il précise que certaines communes collectent des sommes pouvant assurer leur développement. « De mars jusqu’en juin 2021, la commune Gitega (qui vient en tête) a enregistré 490 millions de FBu de recettes, la commune de Rumonge qui vient en deuxième position a collecté 480 millions de FBu », fait-il savoir.

Toutefois, les autres communes sont à un niveau très bas. La commune Vyanda de la province Bururi n’a enregistré que 20 millions de FBu. Martin Ninteretse précise que certaines communes n’ont pas de sources de revenus qui peuvent générer des recettes.

Le budget des communes est utilisé dans les travaux de développement communautaire, notamment dans la construction des infrastructures publiques telles que les écoles, les structures de soins de santé...

La population n’est pas au courant de la gestion des budgets

La population affirme que l’administration communale la consulte dans l’élaboration des projets de développement communautaire. Dans la commune de Ngozi, les habitants saluent les projets mis en place par cette commune. Même situation pour les habitants des provinces Ruyigi et Gitega. Les citoyens rencontrés sur la colline Kirambi de la commune Bweru informent qu’ils sont consultés par l’administration pour les doléances sur les projets qu’ils souhaitent mettre en œuvre. Néanmoins, ils informent que leur rôle se termine par là. Ils ne sont pas au courant de l’adoption du budget ni de son utilisation.

M. Ninteretse précise que le budget des communes est utilisé dans les travaux de développement communautaire, notamment la construction des infrastructures publiques telles que les écoles, les structures de soins de santé, les projets agricoles et d’élevage ainsi que la construction des maisons pour la population à faible revenu. En ce qui est du budget de la commune, M. Ninteretse révèle qu’une fois que le budget est adopté, il doit être porté à la portée de la population. Le secrétaire permanent invite les populations à aller le consulter dans les bureaux communaux. « Ceux qui ne l’affichent pas vont à l’encontre de la loi ».

Les parlementaires ne jouent pas leur rôle

« Les programmes sont bons, mais leur mise en œuvre reste problématique », fait savoir professeur Jean Marie Ndoricimpaye, expert en développement communautaire. Selon lui, la réalité sur terrain ne concorde pas avec ce qui devrait être dans les projets de développement communautaire. Les conseillers communaux et les parlementaires ne jouent pas leurs rôles convenablement. Les députés ne se rendent pas souvent dans leurs provinces d’origine pour faire l’état des lieux, se lamente-il.

Jean Berchmans Mbanye, député siégeant dans la commission des finances affirme que cette problématique résulte du manque de moyens suffisants. Il insiste que dans d’autres pays, les députés ont des budgets propres qui vont leur permettre de se rendre sur terrain pour voir la réalité en face, insiste-il.

Pour Jean Marie Ndoricimpaye, les députés devraient être auprès de la population pour recueillir ses doléances. Il indique que dans d’autres pays, les députés ont un bureau dans leurs provinces. « Actuellement, les conseillers collinaires proviennent de toutes les collines. Ce sont eux qui devraient informer les populations sur l’exécution du budget et la mise en œuvre des projets », explique le secrétaire permanent au ministère en charge du développement communautaire tout en ajoutant que la population a le plein droit d’aller demander à la commune comment sont exécutés les projets.

Des projets collinaires au centre des communes

Face à ces défis, le secrétaire permanant au ministère tranquillise. « Ce qui va être fait, c’est que les projets qui vont être exécutés par les communes seront élaborés au niveau collinaire.  Les habitants de la colline auront l’occasion de faire le suivi et l’évaluation de l’état d’avancement des projets. Depuis septembre jusqu’en octobre 2021, on va s’atteler à l’exécution de ces programmes. Les Plans Communaux de Développement Communautaire seront le condensé de ces projets collinaires », a informé M. Ninteretse.

Les fonds des communes proviennent des impôts et taxes, des subventions du gouvernement et autres dons. Depuis 2015, le gouvernement accorde une subvention de 500 millions aux communes pour promouvoir le développement. Depuis 2019, cette subvention a été revue à la hausse passant à 570 millions de FBu destinés aux coopératives collinaires.

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