Les habitants du quartier Gasenyi-Nyakabondo estimés à plus 2850 ménages s’inquiètent du fait que le paiement de leurs indemnisations tarde à se concrétiser. Ils vivent dans des conditions déplorables. Cela est confirmé par le chef de ce quartier
Emmanuel Niyongabo, représentant des habitants ayant des parcelles expropriés par l’Etat au quartier Gasenyi-Nyakabondo : «l’Etat est en train de trainer les pieds dans l’octroi des frais d’expropriation aux ménages expropriés qui sont estimés à plus de 2850».
Les habitants du quartier Gasenyi-Nyakabondo de la commune Mutimbuzi en province de Bujumbura résidant dans les 160 ha pris par l’Etat dans l’optique d’y ériger des travaux d’intérêt public alertent du fait qu’ils vivent dans la précarité. Ceux d´entre eux qui se sont entretenus avec Burundi Eco dimanche le 25 juin 2023 font savoir qu’ils n’ont plus le droit d’extraire les matériaux de construction dont le sable, les graviers et les pierres. « La pauvreté nous guette», alarment-ils.
Ces habitants demandent à l’Etat d’accélérer les procédures de leur indemnisation. Ils indiquent qu’il y a de cela une année qu’une commission de l’Etat est venue sur ce site pour le comptage des frais d’expropriation. Pourtant, ils s’inquiètent du fait que ces frais ne sont pas encore versés sur leurs comptes.
Emmanuel Niyongabo qui représente ces habitants abonde dans le même sens. Selon lui, l’Etat est en train de trainer les pieds dans l’octroi des frais d’expropriation aux ménages expropriés qui sont estimés à plus de 2850.
Selon lui, l’Etat a promis également de leur offrir d’autres parcelles dans d’autres endroits non encore identifiés. Ces frais sont fixés à 5 millions de FBu par are. Et pour ceux qui disposent d’une maison de deux chambres-salon, l’Etat va leur octroyer des frais d’expropriation estimés entre 6 millions et 8 millions de FBu.
«Une indemnisation insignifiante»
En plus du retard enregistré dans le déblocage des frais d’expropriation de ces habitants, Niyongabo laisse entendre que ces frais ne sont pas suffisants compte tenu de la cherté des parcelles riveraines du site des 160 ha pris par l’Etat. «Une parcelle d’un are s’achète à 15 millions ou 20 millions de FBu», argue- t- il.
Pour les maisons, NIyongabo indique que les frais d’expropriation sont aussi insignifiants compte tenu du coût actuel des matériaux de construction. Selon lui, l’Etat devrait tenir compte du code foncier. Dans son article 424, il stipule que les frais d’expropriation doivent être proportionnels à la perte subie.
Mossi Ndacayisaba, chef du quartier Gasenyi-Nyakabondo affirme que les habitants résidant dans les 160 ha sont dans des conditions déplorables. Ils n’ont même pas le droit de réhabiliter leurs maisons qui sont en état de vétusté. Il craint que certaines de ces maisons puissent être détruites par les eaux de pluie si rien n’est fait dans l’immédiat pour les indemniser.
Un cadre du ministère de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage tranquillise les habitants du quartier Gasenyi-Nyakabondo. Selon lui, pas mal d’actions sont en train d’être réalisées pour clôturer le dossier de leur indemnisation dans les meilleurs délais. «Nous sommes en train d’analyser si tout le monde va bénéficier des frais d’expropriation proportionnels avec la taille de sa parcelle et celle de sa maison, car nous avons constaté qu’il y a eu des réclamations à ce sujet», explique-t-il.
Notons que l’affaire d’indemnisation de ces habitants date de 2016.