Le contrat entre la Regideso et la société Payway a pris fin en mars dernier. Ladite société appuyait la Regideso dans le recouvrement et la vente de l’eau et de l’électricité. Le Conseil des ministres a rendu son verdict : le contrat ne sera pas renouvelé. Quid des 600 détaillants que possède déjà Payway ?
Dans un communiqué rendu public mercredi le 2 décembre 2020, le Directeur Général de la Regideso Siméon Habonimana a annoncé qu’à partir du 5 décembre 2020, il n’y aura plus de base légale qui permettra de continuer la relation qui la liait à la société Payway-Burundi. De ce fait, il n’y aura plus d’approvisionnement en unités de recharge par l’intermédiaire de Payway. Se faisant, la vente des unités de recharge qui étaient en circulation chez les détaillants se poursuivra jusqu’à leur épuisement », a indiqué M. Habonimana avant de signalé que cette entreprise est en phase de réhabiliter les points de vente des unités Cash Power déjà existants et d’en mettre en place d’autres.
Et d’ajouter que depuis samedi le 6 décembre 2020, Bujumbura- Mairie dispose 49 points de vente au total, y compris les 10 sites déjà existants sans oublier que la région Ouest comprend 11 points de vente, la région Est 13 points de vente, la région Nord 9 points de vente et la région Sud 8 points de vente.
Rupture du contrat, un coup de poignard asséné aux détaillants
Le refus de renouveler le contrat de partenariat avec la société Payway qui contribuait aux opérations de vente et de collecte des paiements des factures d’eau et d’électricité a été un coup de poignard asséné aux 600 agents de cette société privée. Les agents de cette société qui se sont entretenus avec le reporter de Burundi-Eco, s’inquiètent pour l’avenir de leur business.
Jeanne Manirakiza indique qu’elle vient de s’approvisionner en terminaux mobiles pour la vente des unités cash power à Mutakura. Elle ne sait pas quoi faire avec aujourd’hui. Pour elle, la résiliation du contrat entre Payway et la Regideso affecte son business. Elle s’inquiète du fait qu’elle va regagner la rue. Or, la vente des unités cash power lui procurait les frais de loyer et d’autres frais pour l’achat des produits de première nécessité. Elle précise que la machine de Payway coûte environ 870 000 FBu.
Même son de cloche chez les usagers des services Payway. A n’importe quelle heure, acheter les unités Cash power avec Payway, c’était facile. Nous avons l’habitude soit de demander à nos collègues de nous envoyer des unités Cash power par téléphone à n’importe quel moment même au milieu de la nuit. Mais dans l’avenir, il nous sera difficile de faire la file indienne devant un point de vente de la Regideso.
Adolphe Nahimana indique que grâce à ce commerce, chaque jour il percevait au moins 1 200 000 FBu par le biais du paiement des factures d’eau et d’électricité. Mais pour le moment, il ne sait pas à quel saint se vouer. Et comme solution la Regideso est appelé à revoir sa décision.
La Regideso a-t-elle failli à sa mission ?
Pour rappel, le contrat entre la Regideso et Payway a été signé en mars 2017 pour une période de trois ans. Les termes du contrat précisent que Payway devraient appuyer la Regideso dans les opérations de facturation, de paiement des produits eau potable et électricité et de paiement des factures. Après l’expiration du contrat, le Conseil des ministres du 7 octobre 2020 a rappelé que l’Etat a donné la mission à la Regideso de vendre l’énergie et l’eau potable pour le compte de l’Etat. Pour les membres du gouvernement, la sous-traitance pratiquée à la Regideso démontre qu’elle n’est pas en mesure de faire correctement son travail.
Il a été demandé à la Regideso de montrer ce qu’elle produit, ce qu’elle vend et ce qu’elle gagne avant d’envisager la signature de nouveaux contrats de sous-traitance et ce dans un délai ne dépassant pas deux mois. Dans ce même délai, la Regideso doit avoir généralisé l’utilisation des compteurs à système moderne de pré-paiement et pour l’électricité (cash-power) et pour l’eau (cash-water) pour éviter les vols. Le Conseil a demandé au ministre en charge de l’énergie de proposer des mesures globales et individuelles qui s’imposent pour redresser la Regideso afin qu’elle accomplisse la mission qui lui a été confiée.