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Quid de la gestion des finances publiques ?

La transparence dans la gestion de la chose publique est l’un des indicateurs de la bonne gouvernance. Elle permet d’instaurer un climat de confiance entre les gouvernants et les gouvernés. Le Burundi enregistre moins de performances dans la gestion des dépenses publiques. L’opacité plane sur la gestion du budget de l’Etat. Dans ses rapports d’analyse des budgets, la Cour des Comptes dénonce souvent des irrégularités et des incohérences entre les prévisions et les réalisations. Les députés réclament chaque fois les rapports d’exécution du budget depuis 2015 mais en vain. Or, ces rapports éclairent les députés dans l’analyse du projet de loi portant fixation du budget de l’Etat pour l’exercice précédent.

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Les rapports de la Cour des Comptes relèvent souvent des dépassements qui s’élèvent à plus de 100 % surtout pour la rubrique concernant les exonérations. Les mesures arrêtées par le ministère en charge des finances pour maîtriser les exonérations n’ont pas été suivis d’effets. Une récente enquête sur le budget ouvert place le Burundi à la dernière position au niveau des pays de la Communauté Est Africaine. La participation du public à la fixation du budget est quasi nulle. Le pouvoir central communique de moins en moins sur la collecte et la dépense des ressources publiques. Dans ces conditions, la transparence budgétaire est remise en cause.

L’étude du Centre Universitaire de Recherche pour le Développement Economique et Social (CURDES) est sans appel. Le Burundi est un mauvais élève. Les auteurs de cette étude passent au crible le budget général de l’Etat, exercice 2019. Ils analysent trois indicateurs, à savoir : la transparence du budget, la participation du public à la fixation du budget et le contrôle de l’exécution budgétaire. Pour améliorer le score, l’étude propose quelques pistes de solution. Ce sont notamment la publication en ligne des documents relatifs à la fixation, au contrôle et à la gestion du budget. En outre, le public devrait participer dans la fixation du budget par le truchement des représentants de la société civile et l’organisation des débats sur le rapport d’audit.

La Banque Africaine de Développement a initié un vaste programme de réformes de la gestion des finances publiques dans pas mal de pays africains. Ce programme visait à améliorer la couverture budgétaire, la gestion de la politique budgétaire, le contrôle financier et la supervision des finances publiques. Notre pays a bénéficié de ce programme. Malheureusement, les acquis n’ont pas été pérennisés compte tenu des maigres performances enregistrées dans la gestion des finances publiques.

D’après une revue de la Banque Mondiale publiée en décembre 2013, le Burundi devra mobiliser plus de revenus intérieurs et améliorer sa transparence budgétaire afin de réduire considérablement la pauvreté, de promouvoir l’emploi et de mieux se protéger contre les crises économiques. Sept ans plus tard, cette recommandation de la Banque Mondiale est plus que jamais d’actualité. Le successeur de feu Pierre Nkurunziza devra tenir en compte toutes les mesures visant à relancer l’économie du pays.

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