3276 cas d’accidents routiers dont 86 décès ont été enregistrés du mois de juillet 2019 jusqu’au mois de juin 2020 d’après l’OMS. Les principales causes de ces accidents sont entre autres une infrastructure routière dangereuse et le non-respect du code de la route. Les usagers de la route appellent toutes les parties prenantes à prendre au sérieux la question de la sécurité routière
Savoir conduire un véhicule est une chose, être capable de conduire dans les rues de Bujumbura actuellement en est une autre. Les piétons, les véhicules de toutes sortes, les camions poids lourds, les motos et les vélos s’entrecroisent dans les rues souvent étroites sans parler des nids de poules obstruant souvent une grande partie de la route. Chacun conduit comme il le veut avec ou sans respect du code de la route. De tels comportements exposent le chauffeur et les autres usagers de la route aux accidents de roulage.
L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a enregistré 3276 cas d’accidents de la route dont 86 décès du mois de juillet 2019 jusqu’au mois de juin 2020.Près de la moitié des personnes qui meurent dans les accidents de la route sont des piétons, des cyclistes ou des usagers de deux-roues motorisés.
Les principales causes de ces accidents sont entre autres l’excès de vitesse, la conduite en état d’ébriété, le non usage des dispositifs de sécurité (casques, ceintures de sécurité), la distraction au volant en raison de l’usage du téléphone portable, une infrastructure routière dangereuse et le non-respect du code de la route, d’après L’OMS.
Non-respect du code de la route, cause principale des accidents de la route
L.B, chauffeur depuis bientôt 25ans explique qu’il n’est pas étonnant qu’il y ait recrudescence des accidents de la route. Selon lui, beaucoup sont les chauffeurs qui ne connaissent rien du code de la route, car la plupart des nouveaux chauffeurs obtiennent des permis de conduire d’une façon frauduleuse.
Dans un atelier de sensibilisation sur la prévention des incapacités et handicaps physiques liés aux accidents de la voie publique, Dr Gilbert Nduwayo a fait savoir qu’environ 80% des accidents sont imputables au manque de discipline, à l’ignorance et au comportement des usagers de la route.
Les feux tricolores qui ne sont plus fonctionnels
Il est difficile de compter aujourd’hui sur les feux tricolores installés sur certains carrefours des routes de la ville de Bujumbura. La plupart d’entre eux ne sont plus fonctionnels, les autres ont été cognés par des chauffeurs imprudents et n’ont pas été remplacés. Le mode d’emploi de ces feux n’est pas non plus connu de tous les usagers de la route, surtout les piétons.
Certains piétons violent les feux tricolores par ignorance ou par mégarde, s’exposant ainsi aux accidents de roulage. Une sensibilisation à l’endroit de tous les usagers de la route sur l’interprétation et le fonctionnement des feux tricolores est nécessaire.
« Franchement, c’est rare que je me donne la peine d’attendre que les feux tricolores donnent la priorité aux piétons. Je fais attention en regardant à gauche à droite et je traverse la route pourvu que je passe sans me faire cogner », indique un piéton.
Les nids de poules
L’état de la plupart des routes de la mairie de Bujumbura ainsi que celles de l’intérieur du pays est déplorable. Cela favorise énormément les accidents de roulage. Le budget alloué à l’entretien des routes est estimé à 8,2 milliards de FBu. Un budget qui ne peut en aucun cas retaper toutes les routes endommagées.
Claude, un chauffeur des bus de transport en commun affirme que la plupart des fois, les accidents de la route sont dus à l’excès de vitesse, mais aussi à l’impraticabilité des routes. « Meilleur chauffeur qu’on soit, c’est impossible de conduire sans violer le code de la route en essayant d’éviter les nids de poules qui se trouvent partout dans les rues ».
Malgré la bonne volonté et l’effort fourni par la mairie de Bujumbura pour boucher les nids de poules, aujourd’hui c’est comme si rien n’a été fait. Soit ce sont de nouveaux nids de poules qui se creusent ou d’anciens qui réapparaissent, surtout pendant la saison pluvieuse.
Une lueur d’espoir pointe à l’horizon
L’exposé des motifs du projet de loi portant fixation du budget général de la République du Burundi pour l’exercice 2021-2022 stipule qu’il est créé dans le but d’assurer un financement durable et soutenable de l’entretien du réseau routier national actuellement en situation alarmante un fonds d’entretien des routes qui sera logé au ministère ayant les finances dans ses attributions. Ceci à l’instar du fonds de soutien à l’éducation afin de financer la campagne d’entretien du réseau routier « zéro nids de poule ».
Avec la mise en place de ce fonds, le budget alloué à l’entretien des routes passera de 8,2 milliards de FBu à environ 28 milliards de FBu. A cet effet, le projet de budget 2021-2022 propose d’alimenter ce fonds par les redevances (recettes) préalablement affectées au financement des dépenses d’entretien des routes. Les modalités de financement proposées sont l’institutionnalisation d’une taxation de la téléphonie mobile via les méga bytes à partir de 1GB (c’est-à-dire inférieur à 1GB gratuit et supérieur à 1GB imposé à 18% du coût d’achat) et d’une redevance annuelle routière forfaitaire.