Félix Mpozeriniga, ministre de la Fonction Publique, du Travail et de l’Emploi a été invité par les représentants du peuple mercredi le 26 septembre 2018. Il a donné des précisions sur l’état des lieux de l’harmonisation des salaires, la chasse aux fonctionnaires fictifs et ce qui est à l’origine du ralentissement du remplacement des fonctionnaires qui ne sont plus en fonction.
Le remplacement des fonctionnaires qui ne sont plus en fonction est une urgence, a indiqué Félix Mpozeriniga, ministre de la Fonction Publique. Malheureusement, ce travail se réalise à pas de tortue. Les conséquences sont énormes. Selon lui, les élèves souffrent du fait qu’ils n’ont pas d’enseignants à temps plein. Les malades trépassent suite au manque de prestataires de soins. Les agriculteurs ne sont pas épargnés du fait qu’ils manquent d’agronomes pour leur inculquer les bonnes pratiques agricoles. C’est une perte colossale pour le pays, indique Mpozeriniga.
Selon lui, la cause majeure de cela n’est pas à chercher au niveau des ministères. Il précise que ce sont les directeurs qui ne communiquent pas à temps les fonctionnaires qui ne sont plus à leur boulot. En principe, les directeurs devraient dresser la liste de ces fonctionnaires pour les remplacer à toute bride, car leurs salaires sont prévus dans le budget de l’Etat déjà voté. Cela diffère beaucoup du processus d’embaucher de nouveaux fonctionnaires, car on a besoin dans ce cas d’un autre budget pour pouvoir les payer.
La compétence mise à l’écart
Mpozeriniga fait savoir que c’est parce qu’on fait fi de la compétence. La manière dont la plupart d’entre eux ont été choisis pour occuper ces postes est douteuse. «Imaginez-vous ceux qui ont été choisis pour être des directeurs alors qu’ils venaient à peine de terminer leurs études», s’inquiète-t-il. Ils ne savent pas ce qu’ils doivent faire. Il souligne que la compétence devrait primer sur tout.
Un montant de plus 500 millions de FBu a été dépensé pour la rémunération des fonctionnaires fictifs. Les directeurs n’ont pas informé le ministère ayant l’emploi et les employés dans ses attributions pour les rayer de la liste de ceux qui sont encore en fonction.
Le gouvernement sera doté d’une politique salariale en 2020
Quant au gel des annales et d’autres primes des fonctionnaires décidé en 2016, Mpozeriniga fait savoir que c’est dans l’optique d’harmoniser les salaires. Certains fonctionnaires avaient des salaires mirobolants. Pour essayer de satisfaire tout le monde, on a stoppé la hausse des salaires des uns et on a accordé des indemnités d’ajustement salarial à ceux qui avaient de maigres salaires en tenant compte du niveau d’études et de l’ancienneté. Jusqu’aujourd’hui les salaires de ces derniers, en particulier les enseignants ont augmenté de plus 100 000 FBu pour les licenciés. Après quatre ans, c’est-à-dire au début de l’année 2020, le gouvernement sera doté d’une politique salariale. Il ne reste que son montage technique et financier. La mise en place d’une politique salariale qui tiendra compte des emplois et des fonctions occupés va réduire les écarts. Ainsi, si l’année 2018 va se clôturer avec la validation de la politique salariale, il y aura du temps pour élaborer les instruments de sa mise en œuvre effective en juillet 2020.
600 dossiers traités frauduleusement
La fraude gangrène le suivi des dossiers au ministère de la Fonction Publique. Selon Mpozeriniga, beaucoup de fonctionnaires ne veulent pas déposer leurs dossiers en bonne et due forme afin qu’ils soient traités légalement. Ils préfèrent s’adresser aux fraudeurs pour éviter de longues procédures. Un parmi ces magouilleurs a été appréhendé au mois de juin 2018. De janvier à juin de cette année, il avait déjà traité 600 dossiers. On est entrain de mettre en place un système électronique de suivi des dossiers pour éradiquer cette mauvaise pratique.
Mpozeriniga note que le ministère de la Fonction Publique, du Travail et de l’Emploi gère autour de 100 000 fonctionnaires.