Deux ans après la fermeture des bureaux de change, la Banque Centrale a levé les mesures restrictives prises en 2020, notamment la fermeture des bureaux de change. Mais leur réouverture n’a pas été immédiate. Il faudra préciser les modalités d’exercice de ce métier. Les importateurs demandent la rapidité pour pallier à l’impact que la mesure de 2020 avait engendré
Les anciens tenants des bureaux de change demandent à la BRB de rendre moins dures les conditions d’exercer le métier.
Cette mesure prises dans le souci de renforcer la stabilité macroéconomique du Burundi ont été communiquées le 7 octobre 2022 par Dieudonné Murengerantwari, gouverneur de la BRB. La mesure a été accueilli avec soulagement mais les intervenants dans le secteur déplore le retard dans la mise en oeuvre de cette mesure.
Les enregistrements continuent toujours
Les personnes désireuses d’ouvrir un bureau de change peuvent se faire enregistrer en complétant un formulaire se trouvant sur le site web de la BRB. Ce formulaire renseigne seulement sur le nom et prénom du demandeur, s’il est ancien opérateur ou pas, son adresse physique et ses contacts.
La cellule communication de la BRB indique que jusqu’à présent la BRB continue d’accueillir ceux qui le veulent et qu’aucun bureau de change n’est agréé jusqu’à maintenant. L’agrément sera conditionné par la signature d’un acte d’engagement sur le respect du cadre de règlement des bureaux de change. Les conditions d’agrément ne sont pas jusqu’ici connues. « Elles sont en train d’être élaborées », dit la BRB qui ne donne pas de délai.
Les importateurs attendent impatiemment la mise en œuvre effective
S’il y a des personnes qui ont été touchés par la fermeture des bureaux de change, ce sont les importateurs. Ils sont obligés de s’approvisionner en devises dans les banques commerciales. Malheureusement, celles-ci sont à court de devises. Les banques commerciales fournissent des devises aux importateurs des produits dits stratégiques. Il s’agit des médicaments, du carburant et des engrais chimiques. Ceux qui s’occupent du commerce d’autres biens se retrouvent ignorés et s’interrogent sur l’avenir de leur business.
Certains de ces importateurs qui se sont entretenu avec Burundi Eco ont fait savoir que la réouverture des bureaux de change constitue un espoir pour eux.
Ils déclarent s’approvisionner au marché noir malgré la décision de le supprimer. Mais pour eux, il n’y a pas d’autres choix pour trouver les devises et continuer à travailler.
Quelques jours avant la prise de cette mesure, il fallait avoir 3440 FBu pour acheter un dollar alors que le marché officiel affiche un taux de 2058 FBu. Après l’annonce de cette mesure, le prix d’achat a chuté de quelques centaines de FBu sur le marché noir (entre 3100 et 3150 FBu) pendant peu de jours et revenu ensuite à la situation initiale.
Les tentatives de supprimer le marché parallèle n’ont pas produit les effets escomptés. Plus de deux ans après la fermeture des bureaux de change, la pénurie de devises demeure une préoccupation.
Beaucoup de gens reviennent sur le fait que la BRB accélère le processus afin que le fardeau soit allégé.
Les cambistes réclament des conditions moins dures
En attendant que les modalités d’exercice du métier de changeur soient révélées, les anciens tenants des bureaux de change demandent à la BRB de ne pas placer la barre très haut. Ils expliquent que même la précédente réglementation s’est révélée impossible à respecter.
Selon cette dernière, les changeurs étaient obligés de fixer des taux de change journaliers dont la marge bénéficiaire ne dépassait pas 15%, de délivrer des bordereaux après chaque opération, d’acquérir un logiciel BUREX qui gère les opérations de change.