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Réserve forestière de Vyanda : Plus d’une dizaine d’hectares partis en fumée

Un incendie d’origine criminelle vient de ravager une dizaine d’hectares de la réserve naturelle de Vyanda. La recherche des pâturages, l’extension des terres arables et du bois de chauffage expliquent en partie la recrudescence des incendies dans cette aire protégée. L’implication effective des populations riveraines dans la protection de cette réserve serait la solution    

Il y a une semaine, la réserve naturelle de Vyanda sur sa partie Ouest qui fait frontière avec la zone de Kigwena en commune de Rumonge a été ravagée par un incendie dont on ignore encore les auteurs, affirme Emery Niyogushima, responsable de cette réserve.

Plus d’une dizaine d’hectares de cette réserve est partie en fumée selon la même source. Actuellement, des personnes non encore identifiées commencent à labourer dans le brûlis. Les écho-gardes font souvent face à des personnes qui exercent une pression sur cette réserve dont notamment les gens qui veulent y pratiquer l’agriculture, les braconniers, les éleveurs qui recherchent des pâturages et ceux qui coupent les arbres.

La population riveraine de la réserve forestière de Vyanda ménace la biodiversité.

Réinstaller ailleurs plus de 300 ménages 

Le responsable de la réserve naturelle de Vyanda indique que le grand handicap est la présence de plus de 300 ménages qui vivent à l’intérieur de cette réserve depuis l’année 2000. Ces ménages exercent une pression accrue sur cette réserve naturelle.

Ces personnes se sont installées dans cette réserve naturelle lors de la crise que le Burundi a connue et provenaient des différentes provinces du pays. Avec le calme et la tranquillité qui règnent sur l’ensemble du territoire, ces ménages devraient être réinstallés ailleurs pour libérer cette réserve afin d’assurer une meilleure protection.

Ils demandent aux autorités administratives en collaboration avec l’Office Burundais pour la Protection de l’Environnement (OBPE) de prendre le taureau par les cornes. Il faut aussi multiplier l’effectif des éco-gardes qui veillent en permanence sur la réserve naturelle de Vyanda. Cette réserve est gardée par 6 écho-gardes uniquement pour une réserve naturelle de plus de 4 670 hectares. Ce qui est très insuffisant.

Le respect des limites de cette réserve naturelle doivent être de rigueur, car il y a des gens qui commencent à faire pression sur cette réserve en cultivant à l’intérieur de cette aire protégée selon la même source.

Initier des projets au bénéfice des populations riveraines 

Il faut des projets qui impliquent la communauté riveraine de cette réserve pour rendre pérennes la protection et la conservation de cette réserve.

Les ménages des rapatriés et des déplacés climatiques, surtout ceux du village de Mayengo en zone de Kigwena en commune de Rumonge réinstallées dans ce village depuis 2019 suite à la montée des eaux du lac Tanganyika indiquent avoir des difficultés à avoir du bois de chauffage.

Certains d’entre eux sous couvert d’anonymat, nous ont révélé qu’ils se rabattent sur cette réserve pour avoir du bois de chauffage.

Les activités anthropiques menacent la biodiversité 

Certaines informations recueillies sur place indiquent qu’il y a certains éleveurs qui incendient cette réserve pour avoir des pâturages frais et s’arrangent pour faire paître leur bétail pendant la nuit.

La coupe illicite des arbres se fait clandestinement dans cette réserve naturelle selon plusieurs sources.

Certains activistes de protection de l’environnement craignent que certaines localités qui hébergent des chimpanzés, des babouins et des singes ne soient calcinés par les feux de brousse alors que ces animaux attirent les touristes.

Ils indiquent que cette réserve héberge aussi des sources d’eau qui arrosent la plaine de l’Imbo d’où la présence des champs de cultures verdoyants à la périphérie de cette réserve.

Ces activistes demandent au Gouvernement, surtout au ministère ayant l’environnement dans ses attributions de déployer beaucoup d’efforts pour augmenter les écho-gardes et les doter d’un équipement adéquat pour assurer la surveillance de jour comme de nuit de cette réserve.

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