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Résurgence du choléra à Bujumbura : l’insalubrité observée dans les restaurants et les bistrots inquiète plus d’un

Le ministère en charge de la santé a déclaré le 1er janvier 2023 l’épidémie de choléra dans la ville de Bujumbura. Les cas de cette maladie ont été identifiés dans les communes de Ntahangwa et Mukaza. Malgré tout, l’assainissement est toujours remis en cause, car les milieux malsains sont un secret de Polichinelle, notamment certains bistrots et restaurants. Ce qui peut aggraver la situation. Un petit tour au marché Ngagara II (dit marché Cotebu) nous en dit long.

La grillade des viandes se fait en plein air tout en utilisant des eaux usées. Ce qui est inquiétant dans cette période où l’épidémie de choléra a été déjà déclarée.

 

Nous sommes mardi le 3 janvier 2023 à 9h pile au marché Ngagara II. Ce matin, le soleil est moins piquant et les gens vaquent normalement à leurs activités quotidiennes, principalement les commerçants. A l’extérieur du marché, la partie de l’Ouest est réservée à la vente des fruits et des légumes tout comme la partie Nord. C’est cette dernière qui accueille tous les déchets du marché ; d’où un véritable dépotoir. En conséquence, une odeur nauséabonde s’y dégage. Mais aux alentours du marché sont étalés des aliments frais comme les fruits et les légumes. Certaines personnes en consomment crus sur place sans même les laver, notamment les mangues. Ce n’est pas tout. Même des restaurants sont installés là, juste à deux ou trois mètres du dépotoir. Malgré les odeurs nauséabondes, les tenanciers de ces restaurants continuent à préparer la nourriture et à laver les ustensiles tout en versant les eaux usées dans le dépotoir d’à côté. Mais les clients n’hésitent pas à prendre la nourriture comme bon leur semble.

Une situation qui doit inquiéter tout le monde

Toujours aux alentours du marché Ngagara II, particulièrement au parking des bus qui desservent l’intérieur du pays, il y a également des restaurants et des bistrots où les voyageurs prennent un petit quelque chose avant d’embarquer. Ce qui est inquiétant est que la cuisson des aliments et la grillade des viandes se font en plein air en présence des mouches. En plus de cela, l’eau utilisée pour la vaisselle devient jaune à force de laver plusieurs assiettes et casseroles dans une même bassine et à plusieurs reprises. Donc l’hygiène est inquiétante dans ces jours où le choléra sévit avec véhémence. Cette situation n’est pas isolée car, dans les quartiers populaires de Bujumbura, la situation hygiénique dans les bistrots comme dans les  restaurants voire dans certains ménages est discutable. Ce qui doit attirer l’attention de tout le monde dans cette période où l’épidémie de choléra a été déjà déclarée.

Pour limiter la propagation du choléra, le ministère de la Santé Publique et de la Lutte contre le Sida a demandé aux administratifs des zones touchées d’être vigilants. Ils doivent prendre des mesures conséquentes, notamment interdire le commerce de rue des aliments cuits et ceux consommés crus. Selon le ministère, les administratifs doivent fournir des efforts particuliers pour améliorer l’assainissement.

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