Alors que des opinions divergentes voyaient en la mise à la retraite de certains professeurs de l’Université du Burundi un grand trou académique, les services habilités auprès de cette institution indiquent que des solutions palliatives ont été mises en place dans les départements respectifs.
Un étudiant rencontré au campus Mutanga, qui a requis l’anonymat se désole du départ à la retraite de certains professeurs. « Ce sont des professeurs qui ont une grande expérience dans la transmission des connaissances. Ils nous font vivre la matière. Leur départ constitue une fuite de cerveaux au sein de l’institution tout entière ». Pour lui, certains cours vont manquer d’enseignants, les grèves répétitives de réclamation de ceux-ci vont se multiplier. « C’est une galère », déplore l’étudiant. Son camarade le complète. Il évoque la suspension de la première année dans le département des langues et littératures anglaises qui, selon lui, serait lié à la mise à la retraite de certains professeurs et que, par conséquent, cela engendrerait un manque d’enseignants dans ce département. Les professeurs concernés par la mesure se réservent de tout commentaire. Néanmoins, ils déclarent ne pas trop s’en plaindre pourvu que les statuts des personnels de l’université du Burundi soient respectés.
Tout a été préparé
Les informations en provenance des services habilités de l’université du Burundi apportent des explications à toutes ces inquiétudes. Selon notre source, chaque professeur doit préparer sa retraite. Il appartient à l’Université de trouver des solutions. Il explique que les décanats ont été consultés pour analyser si la mise à la retraite d’un professeur donné ne serait pas sans effet par rapport à sa spécialité. Dans ses explications, il rassure que les cours dispensés par un professeur en âge de départ à la retraite sont attribués aux enseignants encore en activité et de même profil. Selon toujours notre source, sauf dans la faculté de médecine où un professeur en âge de départ à la retraite est contraint de rester par manque d’enseignants de même profil, le reste a été sans problème.
Toutefois, un professeur retraité reste sollicité par l’Université du Burundi repris pour les travaux de grande envergure comme le travaux de recherche, l’animation des conférences. Les articles 106 et 109 des statuts des personnels de l’Université du Burundi ci-dessous précisent les principes de mise à la retraite et ses applications.
Article 106 des Statuts des Personnels de l’Université du Burundi
La limite d’âge de mise à la retraite pour le membre du personnel enseignant est fixée à 60 ans. Toutefois, une prolongation de 5 ans est accordée sur simple demande par l’autorité investie du pouvoir de nomination et renouvelée tous les deux ans après l’avis du conseil d’administration sans pouvoir dépasser les 70 ans. L’avis motivé du chef hiérarchique du membre du personnel enseignant est requis pour toute demande de prolongation de carrière.
Article 109 des Statuts des Personnels de l’Université du Burundi:
Le membre du personnel enseignant ayant atteint le grade de Professeur Ordinaire portera le titre de Professeur Emérite à sa retraite. A ce titre, il jouira d’une allocation de retraite équivalente à son dernier traitement de fonction pendant 5 ans. Il sera tenu pendant cette période, d’encadrer la relève, de donner des conférences et de parachever les travaux de recherche en cours et d’en publier les résultats.
A l’expiration de 5 ans suivant sa mise à la retraite, l’intéressé bénéficie d’une pension de retraite représentant 75% de son dernier traitement d’activité, l’Université prenant alors en charge la partie complémentaire à celle que le régime des pensions lui verse suivant la loi.