Le football féminin à Rugombo n’évolue pas en raison de défis matériels et financiers. De plus, le partage des financements n’est pas appliqué de manière équitable pour les footballeurs et les footballeuses. En conséquence, les filles se sentent décourager et elles risquent d’abandonner
L’autorité habilitée est invitée à réviser la réglementation en vigueur sur le financemen afin que les footballeurs et les footballeuses soient traités de manière équitable. Ce souhait a été exprimé le lundi 19 août 2024 par Mme Jeanne-Marie Citégetse, représentante légale de l’association de football féminin de la commune de Rugombo, dans la province de Cibitoke lors d’une rencontre avec les reporters du journal Burundi Eco.
« Nous rencontrons des problèmes sérieux liés au manque de moyens financiers et matériels. Lorsque nous essayons de réclamer à propos de ces inégalités, on nous explique que c’est à cause de la réglementation en vigueur. Nous suggérons que les concernés révisent la dite réglementation. »
Genèse du football féminin de RugomboL’idée de la création d’une équipe de football féminin est venue en 2017. « Après avoir constaté que la province de Cibitoke n’avait pas été représentée dans des compétitions du football féminin, j’ai décidé de chercher des filles pour les sensibiliser à l’importance de la participation féminine au football et à ses avantages. Cependant, j’ai rapidement remarqué qu’elles n’étaient pas intéressées. J’ai enfin cherché et j’ai trouvé un entraîneur qui a compris ma démarche, et grâce à lui, j’ai réussi à attirer des filles intéressées par le football », a raconté M. Citegetse.
Quid de l’intérêt du football féminin ?
Le football féminin est bénéfique. « Il est génial d’assister aux matchs de football féminin, car même si toutes les joueuses ne sont pas encore au même niveau, on y trouve une atmosphère de jeu unique qui attire de nombreux spectateurs. De plus, cela contribue à diminuer les risques de comportements négatifs chez les jeunes. », a- t- elle indiqué.
Au-delà du football, les footballeuses bénéficient des informations concernant le développement des femmes, de leur avenir et celui du progrès de la commune. « Nous mettons en avant des exemples comme Francine Niyonsaba, qui a été récompensée pour ses performances sportives. Nous essayons également de
montrer qu’il est temps de travailler pour atteindre l’autonomie, afin de ne pas dépendre constamment de l’aide financière de leurs parents », explique-t-elle.
Les défis ne manquent pas
Madame Citegetse affirme que les footballeurs masculins et les footballeuses ne sont pas traités de la même manière, que ce soit en termes de moyens financiers ou de matériels. En conséquence, les filles se sentent décourager. « Les footballeuses ne bénéficient pas des mêmes droits ni des mêmes avantages que les footballeurs. Pourtant, ils devraient avoir les mêmes opportunités ».
Et d’ajouter : « Pour obtenir les tenues, nous demandons une assistance, mais en vain. Dans ce cas, nous devons les louer tout en utilisant nos propres moyens, ce qui freine l’évolution du football féminin à Rugombo. »
Cette présidente du football féminin de Rugombo affirme que les parents hésitent à envoyer leurs filles pour y participer, craignant que les entraîneurs ou d’autres personnes puissent les exploiter sexuellement. De plus, les frais de déplacement pour les entraînements constituent également un autre défi.
Malgré toutes ces difficultés, Mme Citegetse encourage et interpelle les filles de la commune Rugombo à rejoindre l’association de football féminin.