Des motocyclettes non assurances, des motards n’ayant pas de permis de conduire, des rackets de certains policiers, une gestion opaque de l’association des motards, tels sont les défis qui minent le transport de personnes sur moto a Rumonge. Le gouverneur accorde une période de 2 mois à tous les intervenants pour corriger toutes ces irrégularités et épargner des vies humaines
Consolateur Nitunga, gouverneur de la province de Rumonge et le commissaire de la police dans cette province ont réuni ce jeudi les conducteurs de motos œuvrant en province de Rumonge pour discuter des problèmes qui minent le secteur du transport des personnes sur moto.
Le gouverneur a indiqué que beaucoup d’irrégularités s’observent dont de nombreux accidents qui emportent des vies humaines, des motos sans documents de transport dont l’autorisation de transport, des motos sans assurance, des motards sans permis de conduire, etc.
Il a aussi mentionné les fautes commises par les motards dont le surnombre des personnes sur une moto, le transport des personnes pendant des heures non autorisées, les motos sans plaque, le refus de s’arrêter pour être contrôlé, certains motards qui déplacent ou collaborent avec des malfaiteurs et d’autres qui roulent à tombeau ouvert.
Un délai de grâce de deux mois accordé
Le gouverneur leur a indiqué qu’une telle anarchie ne peut pas continuer et leur a signifié que cela doit cesser. Et pour cela, il leur a accordé un délai de grâce de deux mois pour que tous les intervenants dans le secteur du transport des personnes sur moto se conforment à la loi.
Les motards demandent la décentralisation des services de certains documents tels que le contrôle technique et les permis de conduire.
Seul un motard qui est en ordre sera autorisé à faire le transport rémunéré avec une moto disposant de tous les documents exigés ainsi qu’un conducteur ayant un permis de conduire. Les policiers corrompus seront dénoncés et punis conformément à la loi a-t-il martelé.
Au cours de cette réunion, les motards ont exposé des problèmes auxquels ils font face dans l’exercice de leur métier dont des rackets dont ils sont victimes de la part de certains policiers, le manque d’opportunité de passer des tests pour l’obtention des permis de conduire, la difficulté d’avoir le document de contrôle technique délivré uniquement à Bujumbura par les services de l’Office des Transports en Commun (OTRACO).
La décentralisation des services qui octroient les documents
Les motards ont demandé aux services chargés d’octroyer les documents de décentraliser ces services au niveau des régions afin que ces services soient accessibles et disponibles.
Ils ont demandé surtout que le Police Spéciale de Roulage (PSR) puisse effectuer des descentes dans les provinces pour faire passer des tests en vue de l’obtention du permis conduire.
Ils ont suggéré que les guichets uniques installés dans les différentes régions du pays puissent octroyer les autres documents de transport exigés
Ces motards ont demandé d’être protégés dans leur métier car certains d’entre eux ont été tués par des clients qu’ils transportaient. Ils exigent la diligence des enquêtes afin d’identifier ces criminels.
Le commissaire provincial de Rumonge, OPC2 Melchior Hakizimana promet la suppression des barrières clandestines mises en place par certains policiers corrompus dans les communes de Burambi et Buyengero. Quant au sort de ces agents d’ordre qui trahissent leur serment, ils seront punis conformément à la loi, a déclaré cet officier de police.
Il a demandé aux motards de se conformer à la loi et de collaborer avec la police chaque fois qu’ils constatent une situation anormale pour que les responsables puissent prendre des mesures pour remédier à cette situation.
Ceux qui se déplacent à moto demandent qu’au minimum, une moto de transport rémunéré doit avoir une carte d’assurance et le conducteur doit disposer d’un permis de conduire pour qu’en cas d’accident, le client ou sa famille puisse être indemnisé par les maisons d’assurance.
Ils demandent que les motards qui font le transport rémunéré portent obligatoirement un gilet pour mieux les distinguer des motocyclistes.
Les défenseurs des droits de l’homme font remarquer que beaucoup de Burundais se déplacent à moto et que beaucoup de gens perdent la vie dans des accidents sur moto, les députés doivent inviter le gouvernement à mettre plus d’ordre dans le transport sur moto et dans la gestion des associations des motards pour promouvoir ce métier qui fait vivre beaucoup de jeunes gens.
Signalons que la province de Rumonge compte plus de 1200 motards qui y effectuent le transport rémunéré des personnes.