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Rumonge : Bientôt des femmes pêcheurs

Le métier de pêcheur était réservé jusqu’aujourd’hui aux hommes, mais les femmes ont commencé à exprimer leur volonté et leur engouement pour ce métier comme cela se fait dans d’autres pays. C’est une initiative à encourager, selon le président de la fédération des pêcheurs

Certaines femmes rencontrées au port de Rumonge indiquent qu’elles sont en train de s’organiser pour commencer à pêcher le poisson dans le lac Tanganyika pour combattre la pauvreté.
Elles se structurent pour former une association des femmes pêcheurs pour s’appuyer mutuellement et par d’autres partenaires.

Ce sont surtout des femmes célibataires, des femmes veuves ou divorcées, des filles mères qui se sont engagées à commencer ce métier.

Elles reconnaissent que c’est difficile pour une femme enceinte ou allaitante de faire ce métier, car il exige une certaine force physique et une disponibilité toute la nuit.

Elles indiquent que des femmes pratiquent aujourd’hui la pêche dans les pays comme la République Démocratique du Congo et le Sénégal en Afrique. Et de se demander pourquoi les femmes Burundaises ne peuvent pas pratiquer ce métier.

Face au chômage qui s’observe chez les jeunes aujourd’hui, les jeunes filles auront un métier supplémentaire pour gagner leur vie ont-elles martelé.

Alors qu’elles s’occupaient principalement de la commercialisation du poisson, les femmes ont décidé de briser le tabou en se lançant dans le métier de pêcheur.

Il faut briser les tabous pour atteindre un développement durable et un bien-être social, ont fait savoir ces femmes engagées dans le nouveau métier de pêcheur.

Une appréciation mitigée

D’autres femmes rencontrées dans les rues de la ville de Rumonge s’insurgent contre la pratique du métier de pêcheur chez les femmes en indiquant que cela équivaut à violer la coutume et la tradition burundaise.

La première mission d’une femme est de prendre soin de ses enfants et de son mari et non pas de passer la nuit dans des pirogues en train de pêcher dans les eaux du lac Tanganyika.
Même pour les filles, les filles mères, les femmes célibataires et les veuves cela n’est pas bien vu par la société burundaise, car cette pratique viole la coutume et notre tradition. Une femme n’a jamais pratiqué le métier de pêcheur.

Elles interpellent les autorités administratives à protéger la coutume et la tradition burundaise, à ne pas autoriser ces femmes à exercer ce métier. D’autres femmes saluent l’engagement de ces vaillantes femmes qui sont les portes flambeaux dans le lancement du métier de pêcheur chez les femmes.
C’est une initiative à louer qui vient contribuer à la diminution du taux de chômage d’une manière générale et chez les femmes en particulier, indiquent ces femmes. Elles souhaitent que ces femmes soient soutenues et bien encadrées par toutes les associations qui œuvrent dans l’autonomisation financière de la femme Burundaise. Quant aux femmes mariées, elles doivent avoir l’aval de leurs maris pour la bonne marche de leurs foyers, ont-t-elles indiquées.

Une initiative à encourager

Gabriel Butoyi, président de la fédération des pêcheurs du Burundi indique que l’engagement de ces femmes à apprendre le métier de pêcheur est à saluer et à encourager, car pour lui, aucune loi n’interdit aux femmes de pêcher au Burundi.

Il précise que les femmes sont plus présentes dans le conditionnement et dans le commerce du poisson.

La fédération des pêcheurs du Burundi ne ménagera aucun effort pour soutenir ces vaillantes femmes afin que leur rêve soit une réalité, a- t- il fait savoir.

Ces femmes sont en train de s’organiser en association pour mieux encadrer leurs collègues novices dans le métier et cela va contribuer à la réduction de la pauvreté en général et chez les femmes rurales en particulier et réduira la prostitution qui marque les pas en milieu rural.
Signalons qu’environ vingt mille ménages vivent de la pêche au Burundi.

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