Une quinzaine de magasins ont été cadenassés par le gouverneur de la province en vue de combattre la spéculation sur le prix du ciment Buceco. Les récalcitrants ont été sommés de payer une amende administrative pour rouvrir leurs magasins. Les commerçants arguent qu’ils augmentent les prix pour compenser les charges liées au transport suite au mauvais état de la route Bujumbura-Rumonge
Le Gouverneur Consolateur Nitunga en compagnie du commissaire provincial de la police a effectué une descente surprise mardi 16mars 2021 dans les différents magasins et boutiques qui vendent le ciment Buceco en commune de Rumonge. L’objectif était de s’enquérir du prix de vente du ciment Buceco, produit au Burundi.
Après une brève enquête, le gouverneur de la province de Rumonge a pris la décision d’ordonner la fermeture de magasins et boutiques qui s’arrogent d’augmenter le prix du sac de ciment fabriqué localement. Dans l’immédiat, une quinzaine de magasins et boutiques de la ville de Rumonge et de la zone de Kigwena sont sous scellés.
Le constat est que le prix d’un sac de ciment Buceco variait de 27.000 FBu à 30. 000 FBu alors que le prix officiel est de 24 500 FBu. En aucun cas, les autorités provinciales ne peuvent cautionner une telle spéculation. Raison pour laquelle ces commerçants doivent être sanctionnés conformément à la loi, fait savoir le gouverneur de la province Rumonge.
Une quinzaine de magasins et boutiques de la ville de Rumonge et de la zone de Kigwena sont sous scellés.
Les spéculateurs devront payer une amende administrative
En plus de la fermeture des magasins, chaque commerçant spéculateur devra s’acquitter d’une amende administrative. Cependant, le montant de cette amende n’a pas été révélé. Mais elle reste un préalable pour rouvrir les magasins, insiste M. Nitunga. Il encourage la population à dénoncer les commerçants spéculateurs et leurs complices.
Une compensation des dépenses
Certains commerçants contactés nient toute idée de spéculation mais parlent d’une forme de compensation suite aux charges élevées de transport du ciment de Bujumbura à Rumonge. Le coût de transport explose suite au mauvais état de la route, disent-ils.
Le coût de location des camions et camionnettes qui transportent le ciment augmente du jour au jour suite au mauvais état de la route. Le coût de location d’une camionnette de type FUSO a presque double passant de 200 000 FBu à 350 000 FBu. Les propriétaires craignent que leurs camions s’abîment aussi vite à cause des nids de poules qu’on observe dans cette route.
M.E, un commerçant de la zone de Kigwena demande au gouverneur d’organiser une réunion à leur intention en compagnie des propriétaires des camions. Cette réunion permettra d’évaluer ensemble le manque subi à gagner si jamais ils vendent le sac de ciment au prix officiel.
Il regrette que les commerçants du ciment en province de la Tanzanie, de la Zambie et de la R.D.C ne soient pas inquiétés, car le prix du ciment en provenance des pays voisins ne cesse de grimper.
K.I, un autre commerçant de Rumonge indique que leurs clients ne se lamentent pas et demande une réunion avec les clients pour échanger sur le prix du ciment. Par contre, les clients saluent la décision prise par le gouverneur.
Un ouf de soulagement !
Les clients contactés par notre rédaction se frottent les mains. Enfin, la mesure de combattre la spéculation tant attendue vient de tomber. Ils remercient le gouverneur d’avoir pensé à protéger les clients et à faire respecter le prix officiel.
Juma Bigumandondera, un client rencontré au centre urbain de Rumonge félicite le gouverneur d’avoir agi de la sorte. Pour lui, il est inconcevable et incompréhensible qu’un sac de ciment s’achète à 24.500 FBu au chef-lieu de la province de Bururi et que le même sac se vende à 29.000 FBu à Rumonge alors que les camions empruntent la même voie.
Ils demandent à la population de faire la chasse aux commerçants spéculateurs en les dénonçant auprès des autorités afin de décourager à jamais cette pratique devenue monnaie courante chez bon nombre de commerçants.
Charlotte Niyuhire, un fonctionnaire de l’Etat résident dans la ville de Rumonge abonde dans le même sens. Elle précise que la spéculation est palpable sur certaines denrées alimentaires et d’autres produits de première nécessité. Elle demande aux autorités provinciales de prendre des mesures urgentes à l’encontre de ces commerçants, car les conséquences fâcheuses de cette spéculation s’abattent sur le petit consommateur.
Les autorités provinciales ont le devoir de protéger le consommateur surtout sur les produits où les prix officiels sont connus de tous.