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Rumonge : le commerce ambulant prolifère

Dans les milieux urbains, les jeunes pratiquent le commerce ambulant pour gagner leur vie. Certains commerçants dénoncent une concurrence déloyale de la part des commerçants ambulants. Ainsi, une réglementation du commerce ambulant est plus que nécessaire 

Des jeunes sillonnent les rues de la ville de Rumonge et à sa périphérie. Le commerce ambulant est leur gagne-pain. Les consommateurs s’y approvisionnent en eau minérale, en arachides, en habits, en ustensiles de cuisine, en poisson et autres produits.

Ce genre de commerce prend de plus en plus d’ampleur, indiquent des sources administratives. Cela est dû essentiellement au taux de chômage chez les jeunes qui ne cesse d’augmenter.

Sylvain Gashindi, chef de colline Mutambara confirme la présence des commerçants ambulants qui errent à longueur des journées à la recherche des clients.

Au moment où la rentrée scolaire approche à grand pas, certains parents encouragent leurs enfants à se rabattre sur ce commerce. Ce métier leur permet d’avoir des revenus pour s’acheter le matériel scolaire étant donné que cette activité ne nécessite pas de gros investissements.  Parallèlement, les jeunes non scolarisés et ceux qui ont terminé leurs études mais ne parviennent pas à décrocher un emploi pratiquent ce métier pour essayer de gagner leur vie.

Le commerce ambulant permet aux élèves en vacances de s’acheter le matériel scolaire.

Gagner la vie à tout prix

Laurent Ndikuriyo, un jeune lauréat des humanités générales vend des chaussures. Grace à ce métier, il parvient à s’acheter des habits et à satisfaire d’autres besoins secondaires.

Il témoigne que beaucoup de personnes préfèrent acheter les chaussures de seconde main car elles sont moins chères au lieu d’aller acheter des chaussures hors prix dans les magasins. Il souligne que les commerçants ambulants sont confrontés à de multiples défis, notamment leur interpellation par la police qui devient de plus en plus monnaie courante.

Amina Nishimwe, une fille musulmane sillonne les quartiers de la ville de Rumonge pour vendre des draps. Elle parvient à satisfaire certains  de ses besoins sans demander l’appui de ses parents.

Au départ, elle indique qu’elle était mal perçue par la société car c’était une première fois qu’on voyait une fille ou une femme qui pratique le commerce ambulant. Plus tard d’autres femmes et filles pratiqueront ce genre de commerce.

D’autres femmes préparent certains mets comme des «Chapati », des beignets et de la nourriture près des axes routiers ou des parkings et parviennent à nourrir les enfants, surtout les filles, les femmes divorcées et les veuves.

Une concurrence déloyale ?

Les commerçants œuvrant dans les marchés ou ayant des magasins et boutiques indiquent qu’ils sont victimes d’une concurrence déloyale. Ils demandent à l’autorité publique d’interdire le commerce ambulant.

Ces commerçants durcissent le ton et demandent à la police de traquer les commerçants ambulants, car leur activité occasionne un manque à gagner important chez les commerçants professionnels  surtout que ces derniers paient les taxes et impôts.

Certains commerçants ambulants vendent les mêmes produits  et à moins chers et les clients préfèrent les produits moins chers.

La réglementation de ce commerce s’avère urgente

Les commerçants ambulants demandent au gouvernement et surtout le ministère ayant le commerce dans ses attributions de mettre en place une loi qui régit le commerce ambulant. Le constat est que le nombre de commerçants ambulants ne cesse d’augmenter dans les milieux urbains, semi-urbains et mêmes dans les zones rurales  suite au chômage qui frappe les jeunes.

Suite à la pauvreté, beaucoup de jeunes gens n’ont pas de moyens financiers suffisants pour lancer une activité de commerce formel et se rabattent sur le commerce ambulant pour gagner leur vie.

Certains consommateurs demandent au ministère ayant le commerce dans ses attributions de contrôler la qualité des produits vendus pour protéger la santé des consommateurs.

Signalons qu’au regard de la loi qui régit le commerce au Burundi, le commerce ambulant est prohibé.

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