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Rumonge : Des champignons sauvages pour améliorer l’alimentation

Les femmes surtout démunies sont aujourd’hui actives dans la cueillette et la commercialisation des champignons sauvages comestibles et participent à la protection et à la conservation des réserves naturelles. Les consommateurs se régalent et s’en réjouissent

Des dizaines de femmes débarquent chaque matin dans les réserves naturelles de Rumonge, Vyanda et Kigwena pour cueillir les champignons sauvages comestibles qu’elles vendent sur le marché.

Elles sont constituées en majorité de femmes vulnérables dont des veuves, des femmes divorcées, des filles-mères, des femmes Batwa et des femmes rapatriées vivant dans les villages se trouvant sur la périphérie de ces réserves naturelles.

Perpétue Ndimurirwo, une femme veuve rapatriée vivant dans le village de Mutambara indique qu’elle ne vit aujourd’hui que de la commercialisation des champignons sauvages comestibles.

Chaque matin, elle va à l’intérieur de la réserve de Rumonge et cueille les champignons que ses clients aiment, car on y démontre 5 variétés de champignons sauvages comestibles, a-t-elle indiqué. Elle parvient à subvenir à d’autres besoins tels que le paiement des frais scolaires pour ses enfants, l’achat des vêtements, le paiement des soins de santé pour sa famille, etc.

Les champignons sont riches en protéines et en sels minéraux.

Cette veuve participe à la surveillance des personnes qui détruisent cette réserve en abattant les arbres ou en y pratiquant les activités de braconnage.

Elle dénonce les personnes qui tentent de détruire cette réserve naturelle auprès des responsables de la réserve naturelle au sein de l’Office Burundais pour la Protection de l’Environnement (OBPE en sigle).

Elle précise qu’avec la destruction de cette réserve naturelle, elle n’aura plus de champignons sauvages et elle va mourir, car elle n’a d’autre source de revenu que la commercialisation des champignons sauvages comestibles.

Nadine Inarukundo, une fille-mère résidant sur la colline Cabara de la zone Kigwena en commune Rumonge fait savoir que la majorité des femmes vulnérables ne vivent en cette période de saison des pluies que de la commercialisation des champignons sauvages.

Je parviens à nourrir mes deux enfants grâce à l’argent tiré de la commercialisation des champignons sauvages, car beaucoup de gens apprécient ces champignons plus que les champignons domestiques, a-t-elle fait remarquer.

Nous surveillons chaque jour ceux qui tentent de détruire la réserve naturelle de Rumonge, car nous ne vivons que de cette réserve. Nous alertons les gardes de cette forêt lorsqu’on aperçoit une personne qui tente de détruire notre seule source de revenu.

Très riches en protéines

Melchior Munana, responsable de ces réserves qui regorgent de champignons sauvages au sein de l’OBPE fait savoir qu’il y a 5 sortes de champignons sauvages comestibles, mais souligne aussi qu’il y a des champignons sauvages amers nocifs pour la santé une fois consommé.

Il fait remarquer que les femmes qui vivent de la cueillette et de la commercialisation des champignons font un travail extraordinaire de protection de ces réserves, car elles ont toutes été sensibilisées à la protection de ces aires protégées et ont fait leur l’activité de protection des réserves.

Signalons que beaucoup de clients aiment surtout consommer le champignon sauvage et demande à l’OBPE de bien protéger, conserver et même multiplier les espèces de champignon sauvage pour améliorer l’alimentation des Burundais.

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