Les prix du savon, un produit incontournable dans la vie des ménages augmentent en flèche. Les petites unités de fabrication artisanale du savon imputent cette hausse à la cherté des matières premières, notamment l’huile palmiste et la soude caustique. Les acheteurs exigent des actes concrets de la part des autorités pour juguler la flambée des prix
Le prix du savon a augmenté de 100 FBu à 400 FBu au marché de Rumonge.
Le prix du savon dit Savonor et d’autres savons provenant des autres usines semi-industrielles est en nette augmentation depuis deux semaines, se lamentent certains acheteurs de ce produit rencontrés au marchés de Rumonge. « Le prix du savon a connu une augmentation de 100 à 400 FBu. La flambée des prix du savon s’ajoute à la flambée des prix des autres produits alimentaires sur le marché dont le haricot, le riz, les maïs, la farine de manioc, l’huile de palme », déplorent-ils.
Les usagers de ce produit ne savent plus à quel saint se vouer. Ils restent d’ébahis devant cette flambée vertigineuse des prix. «Tous les produits stratégiques dans la vie des ménages montent du jour au jour. Le gouvernement devrait se pencher sur cette problématique afin de rendre possible la vie des ménages», suggèrent-ils.
Une régulation des prix s’impose
B.A, un habitant rencontré au marché de Rumonge indique que la vie est devenue intenable avec la hausse des prix du savon qui ajoute le drame au drame. Il indique qu’un savon de lessive qui s’achetait à 300 FBu est passé à 500 FBu tandis qu’un savon de toilette qui s’achetait à 800 FBu revient actuellement à 1 200 FBu.
Il demande au gouvernement du Burundi de réguler le prix du savon comme il le fait pour les produits de la Brarudi, le ciment, le sucre et le carburant car, pour lui, le savon indispensable pour la promotion la salubrité dans les ménages. Pour lui, l’intervention des pouvoirs publics devrait mettre fin à la spéculation autour du savon et aux exportations informelles du savon vers la RDC. Ce qui est à l’origine la pénurie artificielle de ce produit.
Le respect des règles d’hygiène remis en cause
H.E, mère des enfants rencontrée dans le quartier Swahili de la ville de Rumonge demande elle-aussi que le prix du savon soit régulé pour prévenir la population des maladies des mains sales car, au prix actuel, il y en a ceux qui ne pourront pas s’en approvisionner.
Elle indique qu’il faut au moins 1 000 FBu par jour d’achat de savon de lessive pour faire la propreté et l’hygiène dans une famille de taille moyenne de cinq personnes sans ajouter le prix d’un savon de toilette.
Le gouvernement devrait réguler le prix du savon comme il l’a fait pour combattre la pandémie de coronavirus car chaque ménage est contraint d’acheter au moins un savon par jour comme on achète le haricot.
Rareté des matières premières
Ceux qui disposent d’usines de fabrication du savon indiquent que les prix de certains produits à base desquels on fabrique le savon comme la noix de palme et la soude caustique sont en hausse. Ce qui explose les coûts de revient. Ainsi, les prix du savon à la vente augmentent conséquemment. Sinon, les exploitants des savonneries travailleraient à perte.
L’exonération des matières premières qui entrent dans la fabrication du savon devrait stabiliser le prix du savon sur le marché. Sinon, il y a risque que le produit soit hors prix.
L’augmentation du prix du savon est dû à la montée en flèche des prix des matières premières. Le prix d’un kg de noix de palme est passé de 1 400 FBu à 1 670 FBu en l’espace d’un mois. En outre, un litre d’huile palmiste est passée de 4 200 FBu à 4 700 FBu. De surcroît, les prix de la soude caustique (produit chimique importé incontournable dans la fabrication des détergents) explosent. Un sac de soude caustique est passé de 120 000 FBu à 150 000 FBu.