Suite à l’exigüité et à la rareté des terres cultivables, la femme rurale n’est plus attachée au travail de la terre, mais elle se tourne vers d’autres métiers pour gagner sa vie. Ce qui fait sa fierté mais elle demande d’être soutenue
En commune de Rumonge, les femmes sont visibles dans les unités de transformation de l’huile de palme, du manioc et du riz ainsi que dans le petit commerce et dans l’artisanat comme coiffeuse, ou servante dans un restaurant ou dans un bistrot.
La femme rurale n’est plus attachée au travail de la terre comme avant pour plusieurs raisons dont la rareté des terres, l’exigüité ou l’improductivité des terres, indique Irène Hatungimana, une femme leader communautaire sur la colline de Gatete en commune de Rumonge.
Elle souligne que la femme rurale n’attend plus ce que son mari lui apporte, mais doit apporter sa contribution pour la bonne marche du foyer.
Vers l’autonomie financière de la femme rurale
Cette femme leader fait savoir beaucoup de femmes rurales aspirent à atteindre une autonomie financière pour combattre la pauvreté, mais elles doivent être soutenues dans leur lutte pour l’autonomisation financière de la femme.
Le chemin reste long, car les femmes n’ont pas de capitaux et ne sont pas formées pour entreprendre les activités génératrices de revenus, mais elles se rabattent sur de petites activités de transformation de produits ou sont employés sur des chantiers de construction comme aides-maçons ou ouvrière dans des petites et moyennes entreprises comme ouvrières ou exécutent d’autres métiers autre que le travail de la terre.
Elle se félicite qu’il y ait eu changements de conscience et de comportement chez la femme rurale en brisant les tabous, mais qu’elle nécessite d’ être soutenue
Beaucoup d’homme n’empêchent plus les femmes d’être employés sur des chantiers ou de faire un petit commerce en vue de compléter le revenu familial.
Elle lance un appel au ministère ayant la promotion de la femme rurale dans ses attributions, aux différentes Ongs locales et internationales œuvrant au Burundi pour qu’ils mettent en place des programmes de promotion de la femme rurale en insistant sur l’autonomisation financière de la femme, car « qui éduque une femme éduque une société », a-t-elle martelé.
« Ma famille vit de la commercialisation du noix de palme »
Gaudence Manariyo est une veuve mère de quatre enfants résidant sur la colline Mutambara en commune de Rumonge. Elle n’a aucun lopin de terre à cultiver, mais elle parvient à nourrir sa famille grâce à la commercialisation du noix de palme.
Elle fait savoir qu’elle passe la majeure partie de son temps dans les unités de fabrication d’huile de palme où elle achète les noix de palme et les revend aux gens qui les transforment en savon .
Elle indique qu’elle parvient à nourrir ses quatre enfants et à payer leurs frais scolaires grâce à cette activité.
Elle souligne qu’elle est fière, car elle a une considération dans la société. Sinon, avant, elle était considérée comme une femme délinquante, une femme à la portée de tous les hommes.
Manariyo fait remarquer que les problèmes ne manquent pas, notamment les taxes exorbitantes collectées par la commune, les vols, des rackets et autres déconvenues. Elle demande que les femmes veuves puissent bénéficier de l’exonération des taxes de la part de la commune.
Les vols sur pied ont fortement diminué
Jacques Ntunzwenimana salue l’engagement et la détermination de la femme rurale à gagner leur sa vie par des voies honnêtes.
Il indique qu’auparavant certaines femmes étaient attrapées en train de voler dans les champs afin de trouver de quoi nourrir leurs familles, mais qui aujourd’hui les femmes sont visibles sur des chantiers de construction, dans les différents marchés en train de s’adonner au petit commerce, dans les ateliers de couture ou de coiffure ainsi que dans les unités de transformation de l’huile de palme. Ce qui fait leur fierté.
Signalons que certaines femmes aspirent à être pêcheurs dans les prochains jours, d’autres sont des maçons, des soudeuses et des bouchères.