Une trentaine de familles ont trouvé refuge dans une grande salle au chef-lieu de la commune Rumonge. Ils ont été sommés de déménager suite à la montée des eaux du lac Tanganyika. Ils manquent de tout. Ils ont besoin de nourriture, de couverture et de médicaments en attendant une probable réinstallation sur un autre site
La montée des eaux du lac Tanganyika menace les habitations riveraines. Par conséquent, les ménages sont obligés de vider les lieux. 32 familles du quartier Kanyenkoko de la ville de Rumonge viennent de passer plus d’une semaine dans une grande salle au chef-lieu de la commune Rumonge. Les eaux du lac ont envahi leurs parcelles et elles n’ont plus l’espoir de se réinstaller dans ce quartier, ont-ils indiqué.
Ils ont dû quitter leurs maisons suite à la montée des eaux du lac et ont été regroupés dans une grande salle située dans la ville de Rumonge. Les sinistrés disent qu’ils n’ont pas de moyens pour louer des maisons dans la ville de Rumonge.
Le Gouverneur de la province de Rumonge Consolateur Nitunga a décidé de les regrouper dans cette salle, car certaines de leurs maisons se sont écroulées.
Ces personnes composées en grande majorité de femmes et d’enfants indiquent qu’elles sont confrontées à de multiples problèmes. Elles font face au problème de manque de nourriture, de médicaments, de savon et d’ustensiles de cuisine. Elles craignent pour leur santé.
Elles saluent que l’eau et les toilettes sont disponibles et que cela leur permet de faire la propreté dans ce local. Elles indiquent qu’il y a trop de moustiques et que, de ce fait, les enfants sont exposés aux maladies tropicales comme le paludisme.
Ces déplacés demandent aux autorités administratives de rendre disponibles des moustiquaires et de la nourriture. Leurs voisins qui ont des moyens ont loué des maisons dans la ville de Rumomge.
Hassan Ndayirorere, déplacé : « Nous avons besoin de la nourriture, des couvertures, des moustiquaires, des médicaments et enfin d’être installés sur un nouveau site plus sûr ».
Etre réinstallé sur un autre site plus sûr
Les déplacés demandent ardemment à être installés sur un autre site plus sûr afin d’avoir un abri comme les autres Burundais. Actuellement, ils dorment pêle-mêle avec des enfants sans couvertures ni moustiquaires.
Ils demandent aux autorités administratives de pouvoir les réinstaller sur un autre site plus sûr, car ils sont devenus des déplacés climatiques malgré eux. « C’est suite aux changements climatiques que nous sommes devenus des déplacés », s’indignent-ils.
Ils demandent au ministère de la Solidarité et aux humanitaires une assistance en matériel scolaire pour leurs enfants, en matériaux de construction et en médicaments ainsi que des cartes d’assurance médicale, car ils n’ont reçu aucune assistance jusqu’à présent.
« Nous évaluons l’évolution de la situation »
Contacté, Jérémie Bizimana, administrateur de la commune de Rumonge indique que ces déplacés ont été regroupés parce qu’ils ont perdu leurs abris suite à la montée des eaux du lac. Ce qui est inquiétant est que le niveau des eaux du lac continue à monter et que d’autres familles pourront être affectées d’ici peu. Les gens qui ont des moyens ont loué des maisons pour héberger leurs familles, d’autres sont logés par les parentés, les voisins ou les amis.
Concernant la réinstallation de ces déplacés sur un autre site, les autorités provinciales sont en train d’évaluer l’évolution de la situation afin de prendre une décision, a indiqué M.Bizimana. Les sources officielles rapportent qu’il y a d’autres ménages dans les communes de Bugarama et Muhuta de cette province qui sont dans la même situation de manque d’abris.
La décision de réinstaller ces déplacés sera prise par nos supérieurs hiérarchiques, mais entretemps, chaque personne est appelée à assister ces déplacés qui sont dans le besoin.
L’administrateur regrette que ces personnes aient construit dans la zone tampon, une zone normalement interdite.
Un phénomène récurrent
La province de Rumonge enregistre depuis des années des déplacés climatiques. Il y a cinq ans, une centaine de ménages des communes de Muhuta et Bugarama ont perdu leurs abris à cause des glissements de terrain dû aux fortes précipitations.
Ils ont été réinstallés dans le village de Mayengo en commune de Rumonge.
La province de Rumonge est souvent confrontée à des catastrophes naturelles. Raison pour laquelle des moyens devraient être injectés dans la prévention et la gestion des risques et de catastrophes, estiment des sources concordantes.
La population doit aussi contribuer à la prévention des risques de catastrophes en préservant l’environnement.