Le nouveau gouverneur de la province de Rumonge dresse un bilan des grands projets pour développer la province. Parmi ceux-ci, une bonne organisation du centre-ville basée sur les normes de l’urbanisme, un projet de construction du marché transfrontalier, un projet de construction d’une usine agroalimentaire, le redressement du système éducatif… Toutefois, la province fait face à quelques défis dont les conflits fonciers et la détérioration de la RN3
Situé au Sud-Est du pays au bord du lac Tanganyika, le deuxième lac le plus profond du monde, la province Rumonge est composée par 5 communes. En 2020, sa population était estimée à 75 729 habitants.
Avec un sol fertile, on y cultive le manioc, le palmier à huile, le maïs… On y pratique également la pêche dont les sortes de poissons qui dominent sont le Mukeke et les Ndagalas. D’après Consolateur Nitunga, nouveau gouverneur de la province de Rumonge, la province se porte bien presque dans tous les secteurs.
« Tout d’abord, la sécurité est bonne. Ce qui fait que la population vaque aux activités quotidiennes sans problème et circule 24 heures sur 24 heures », déclare-t-il.
Pour le gouverneur Nitunga, la production sera bonne cette année. La pluviométrie est abondante. « Par ailleurs, nous aurons non seulement des produits alimentaires à consommer, mais aussi à vendre », se réjouit M.Nitunga.
Toutefois, regrette-t-il, la province est surplombée par de hautes montagnes. Suite au ruissellement des eaux de pluie, toute la fertilité du sol part des montagnes pour se déverser dans le lac Tanganyika. Cela, malgré les courbes de niveau tracées sur ces montagnes et que nous continuons à tracer. Et de renchérir : « Tout en y plantant également des arbres fixateurs dans le cadre de protéger l’environnement ».
Consolateur Nitunga, gouverneur de la province Rumonge : « La province se porte bien presque dans tous les secteurs et nous avons pas mal de projets pour la développer ».
En ce qui est de la santé, il n’existe pas de maladies épidémiologiques à Rumonge comme on s’y était habitué avant, dixit le gouverneur.
Cependant, avise M.Nitunga, nous sommes dans une situation où le monde entier fait face au Covid-19. « Comme Rumonge est situé aux confins du Burundi, de la République Démocratique du Congo (RDC) et de la Tanzanie, nous obligeons ceux qui fréquentent ces pays de passer par des voies connues. Cela pour être dépistés. Ce qui occasionne de se rassurer qu’ils sont en bonne santé ou pas. De plus, nous encourageons le respect des mesures prises par les autorités habilitées pour lutter contre la propagation de cette pandémie », précise-t-il.
Au niveau de la santé animale, M.Nitunga certifie qu’en 2020 plus précisément en août et septembre, la peste porcine a attaqué une des communes de la province Rumonge, mais elle a été vite maîtrisée.
Les conflits fonciers sont un grand défi comme l’indique le gouverneur. « Dans une seule commune de Rumonge, on dénombre environ 5 mille conflits fonciers. Un autre défi est relatif aux rapatriés de 1972. Environ 1231 rapatriés se sont retrouvés avec leurs terres spoliées. Il en est de même des terres occupées par le camp militaire Rukinga où les propriétaires des terrains n’ont pas été indemnisés », atteste-t-il.
M.Nitunga estime l’état de la RN3 problématique. « On met 2 heures 30 minutes pour parcourir les 72 km qui séparent Bujumbura de Rumonge. En bon état, on peut parcourir ce trajet pendant 45 minutes », déplore-t-il.
Des projets en cours
Le gouverneur de la province de Rumonge relève d’abord un défi dans le secteur éducatif avant d’insister sur son amélioration.
D’après lui, la province vient de passer environ 3 ans en occupant les dernières places dans les examens nationaux. «Pour le moment, nous avons responsabilisé les intervenants dans le secteur. Nous avons invité ceux-ci à se surpasser, surtout à se fixer l’objectif d’occuper les premières places maintenant», informe-t-il. Pour inverser la tendance, M.Nitunga annonce qu’on a organisé les Etats généraux de l’éducation au niveau de la province. Parmi les décisions prises figure le suivi des administratifs. Ils doivent habiter près du lieu de travail sans oublier qu’on a commencé à limoger les défaillants.
Les enseignants sont tenus d’arriver au lieu du travail à 7 heures 30 minutes comme prévu par la législation.
D’autres projets de développement en cours, indique le gouverneur de la province Rumonge, sont par exemple la construction du bureau provincial à deux niveaux. Pour cela, les habitants de la province Rumonge doivent contribuer à hauteur de 2 mille FBu par personne âgée de 18 ans et plus.
« Nous avons également un projet de mettre en place un marché transfrontalier à la frontière avec la RDC et la Tanzanie ainsi que la construction du port de Rumonge », poursuit-il.
Selon M.Nitunga, Rumonge est une ville où on peut ériger de nombreuses plages. Elle a de beaux paysages et elle est surplombée par de belles montagnes. Egalement, elle se trouve au croisement de la RDC, de la Tanzanie et de la Zambie. « C’est donc une opportunité pour construire les hôtels, aménager les sites touristiques et les plages au bord du lac Tanganyika. Ce qui est déjà projeté », signale le gouverneur.
Il émet aussi le souhait que les habitants de la ville de Rumonge construisent des maisons en étage conformément aux normes exigées par l’urbanisme avant d’aviser que les sites à viabiliser sont identifiées, entre autres le site Birimba-Mugomere et celui de Mwange.
« Nous voulons aussi transformer 4 routes qui se ramifient à partir de la RN3 en routes nationales afin de se connecter facilement aux provinces limitrophes », renchérit-il.
Pour M.Nitunga, les fraudeurs et les corrupteurs n’ont pas de place dans sa province. Celui qui sera attrapé en flagrant délit de fraude ou de corruption sera traduit devant la justice.
De plus, fait savoir M.Nitunga, Rumonge produit beaucoup de fruits. « Nous projetons construire une industrie de transformation agroalimentaire dans la province pour transformer ces fruits. Celle-ci sera appuyée par les communes. Les études sont en cours. Elles sont en train d’être réalisées par la Banque Mondiale (BM). Une fois approuvée par le gouvernement, le projet va directement démarrer. Même le lieu d’exécution du projet est déjà repéré. En attendant, nous prévoyons chercher un marché dans les autres provinces pour ne pas produire à perte. Comme nos fruits sont appréciés en RDC, nous allons les y acheminer tout en les accompagnant », tranquillise le gouverneur.