Le double scrutin du 5 juin 2025 pour les élections législatives et communales vient de s’achever. Les citoyens ont élu leurs députés et conseillers communaux. L’essentiel a été fait : le scrutin est terminé. Faut-il maintenant croiser les bras ? Certainement pas. La redevabilité, elle, demeure ouverte. Il reste à gérer, entretenir et protéger la cause pour laquelle tant de combats ont été menés afin d’atteindre ce grand jour et cette place convoitée.
Mélance Maniragaba, rédacteur en chef adjoint.
Les élections sont certes passées. Mais c’est désormais une opportunité stratégique pour les bergers de prouver leur valeur devant leurs troupeaux. Il convient de rappeler que ces fonctions se méritent. Durant les campagnes électorales, certains candidats promettent parfois l’impossible comme déplacer le lac Tanganyika, vaste de plus de 30 000 km² pour le faire monter à l’intérieur du pays.
Hélas, une fois élus, certains font le contraire : au lieu de déplacer le lac, ils s’installent confortablement à ses abords et savourent son bon vent. Et peu à peu, ils oublient leurs origines. Plutôt que de se rapprocher des brebis pour recueillir leurs doléances, ils se consacrent au business ou à la construction des villas en ville. On ne les revoit qu’au rendez-vous électoral suivant.
Qu’on se comprenne bien : il ne s’agit pas de dire que le représentant du peuple ne doit pas vivre dans une villa confortable ou en ville. Il s’agit de rappeler qu’il est redevable envers ceux qui lui ont accordé leur confiance. Cela implique la promotion d’une culture de transparence, le renforcement de la participation citoyenne au développement et de faire de la redevabilité une norme et non une exception.
Mais l’électeur aussi a un rôle à jouer. Il ne doit pas se comporter comme une vache qui a mis bas en saison sèche et laisse ensuite au berger la charge de s’occuper du veau. Il doit agir, revendiquer ses droits, notamment en exigeant la tenue des promesses électorales.
Cela peut sembler difficile, mais pas irréalisable. Il est aujourd’hui plus facile de se regrouper en associations ou en coopératives. Pourquoi ne pas créer des comités de suivi citoyen afin de surveiller la tenue des engagements électoraux, d’évaluer la présence et l’implication des députés dans les projets de développement ?
Que de bonnes initiatives guident les nouveaux élus, afin que le citoyen puisse vivre dignement et être écouté dans l’expression de ses préoccupations quotidiennes.