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Se soulager : un besoin fondamental

Dans son vécu quotidien, l’être humain a besoin de vivre sainement. Cela implique un bien être qui se traduit par la satisfaction de ses besoins fondamentaux. Ainsi, l’homme doit manger à sa faim, doit s’habiller, …Ce sont les besoins fondamentaux de l’homme. La croissance de la population urbaine induit de nombreux défis. En ce qui concerne l’hygiène et assainissement, les normes hygiéniques ne constituent toujours pas une préoccupation pour de nombreux habitants. Ces derniers se contentent d’avoir un logement dans la limite des revenus. En conséquence, l’insalubrité s’installe au niveau des quartiers résidentiels.

Benjamin Kuriyo, Directeur de publication

Dans les quartiers populaires se soulager devient un véritable casse-tête. Les occupants des parcelles adoptent une mauvaise habitude se débarrasser des déchets n’importe comment. Vous trouverez une seule latrine partagée entre trois à 5 ménages, soit vingt personne a raison de quatre individus par maison.

Tous les matins-normalement on se soulage au réveil-ils font la queue devant l’entrée des latrines. Ils fréquentent ce lieu combien utile pour le bien être humain à tour de rôle. Pire encore la propreté des latrines laisse à désirer. Des traces d’excréments humains sur les murs, des torchons éparpillés partout, des essaims de mouches s’invitent dans la partie. A l’intérieur, on économise l’air au risque d’inhaler l’odeur pénétrante souvent associée à l’azote dissous dans les urines. Dans ces conditions, le lieu d’aisance devient un endroit de tous les maux. Les habitants n’entretiennent pas les latrines. Parfois, ils se jettent les responsabilités ou n’ont pas de moyen pour se procurer des produits à usage exclusif pour assurer la propreté de ces lieux.

L’emplacement des latrines pose problème. Dans la plupart des cas, ces infrastructures sont érigées non loin des cuisines. Or les mouches sont des vecteurs de maladies. Cela est à l’ origine des maladies liées aux mains sales.

Pour le cas des toilettes modernes, la pénurie d’eau ajoutent du drame au drame. Les plus « téméraires ne chassent même pas le contenu des toilettes à siège. Les matières fécales s’entassent et le lieu d’aisance se transforme en un espace de « tortures ». Certains ménages n’ont pas de latrines pour diverses raisons (manque d’espaces, pas de vidange des latrines..). Ils utilisent les flacons pour se soulager ou se rabattent sur les rivières traversant la ville de Bujumbura. De toutes les façons, ces déchets finissent leur course dans le réservoir d’eau douce en l’occurrence le lac Tanganyika. Cela étant le Code d’hygiène et assainissement dispose que tout propriétaire ou occupant d’une parcelle s’organise pour disposer d’une latrine ou d’une toilette en son  lieu d’habitation (Art. 23). De plus, il est tenu d’en assurer la propreté à l’intérieur et aux abords immédiats. Ainsi, les agents chargés de l’hygiène sont habilités à procéder à des inspections intra-domiciliaires pour prodiguer des conseils sur la salubrité ou contraindre aux occupants au respect des normes d’hygiène en cas de besoin.

Nul n’est censé ignorer la loi. Tout contrevenant aux prescrits du Code susmentionné s’expose à des sanctions. A titre illustratif, il est passible d’une amende allant de cinquante à deux cent mille FBu ou une servitude pénale de deux à six mois, une personne responsable de la population des eaux destinées à la consomation humaine. Grosso modo, la gestion des sanitaires requiert une bonne organisation et un changement radical de mentalités.

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