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Spéculation : Le ministre du Commerce sonne la fin de la récréation

Les prix des produits comme le sucre de la Sosumo, les boissons de la Brarudi, le ciment de Buceco sont volatils depuis plusieurs mois. Les grossistes qui sont accusés d’entretenir intentionnellement un climat de pénurie semblent ne pas céder aux injonctions de l’autorité compétente jusqu’ici

La spéculation sur les prix des produits de grande consommation donne du fil à retordre aux autorités du ministère du Commerce. Maintes fois, le ministère ayant la règlementation des prix dans ses attributions a crié halte à cette pratique, menaçant de prendre des sanctions sévères contre ceux qui passeront outre cette mesure. Les responsables des usines affirment que leur production est stable.

Dans son point de presse de lundi le 2 mars 2020, Jean Marie Niyokindi, ministre du Commerce, de l’Industrie et du Tourisme annonce la détermination de son ministère à mettre fin à toute spéculation. Il était question essentiellement de la flambée des prix du sucre de la Sosumo.

Désormais, une offensive est lancée contre les spéculateurs. Le ministère a effectué des descentes sur terrain et a évalué la situation sur le marché du sucre. « Ces derniers mois, certains des commerçants ont tendance à ne pas respecter les prix du sucre en vigueur de 2 400 FBu le kilo. Ce prix varie actuellement entre 2 600 et 3 000 FBu », précise le ministre.

Jean Marie Niyokindi, ministre du Commerce, de l’Industrie et du Tourisme : « A tous ces commerçants spéculateurs, je dis « Stop ». Je veux voir le sucre de la Sosumo à un prix normal sur les différents marchés »

Selon cette haute autorité qui juge la situation intenable, la quantité de sucre distribuée mensuellement par la Sosumo n’a pas varié et tourne autour de 2 500 à

2 700 tonnes par mois. Le ministre affirme détenir des sources confirmant  » qu’une quantité importante du sucre servi par la Sosumo serait stockée dans les entrepôts des commerçants grossistes et distributeurs agréés à des fins de spéculation ». Selon lui, les commerçants refusent volontiers de commercialiser le sucre reçu au prix officiel, laissant le soin aux consommateurs de penser à une probable pénurie.

Stop à tous ces commerçants spéculateurs

Les propos du ministre ne revêtent plus le cachet d’un ultimatum, c’est plutôt un mot d’ordre. « A tous ces commerçants spéculateurs, je dis « Stop ». Je veux voir le sucre de la Sosumo à un prix normal sur les différents marchés », martèle-t-il. Niyokindi affirme que l’institution dont il est responsable est consciente de la gravité de ce problème qui crée un grand malaise chez les consommateurs. Il promet haut et fort que des mesures ont été prises en vue de faire cesser toute spéculation.

Des mesures répressives ont été prises à l’endroit de ceux qui seront surpris en flagrant délit. Les magasins concernés par la spéculation seront fermés, de lourdes amendes seront infligées aux spéculateurs et les quantités de sucre cachées qui seront saisies seront vendues aux enchères. Quant aux grossistes agréés par la Sosumo qui seront attrapés en train de verser dans la spéculation, les punitions leur imposées seront plus lourdes. Ces derniers seront rayés de la liste et des sanctions pécuniaires leur seront imposées. Même si les commerçants détaillants veulent se dédouaner en jetant le tort aux grossistes, ils ne seront nullement tolérés.

Le ministère promet de combattre la spéculation sur tous les fronts. Dans la même logique, Niyokindi promet la guerre aux commerçants qui se permettent de revoir à la hausse les prix des produits tels que les boissons brassées et vendues par la Brarudi et le ciment fabriqué localement par Buceco. « Tout le monde sait que ni la Brarudi, ni Buceco n’ont revu à la hausse les prix de leurs produits. Paradoxalement, les prix pratiqués sur le marché sont de loin supérieurs aux prix officiels », fait remarquer le ministre Niyokindi. Il invite également les administratifs à aider son ministère en vérifiant si les grossistes du sucre agréés dans leurs provinces font parvenir le sucre à destination et si celui-ci est vendu au prix officiel.

Interrogé sur les garanties que présente la déclaration faite par son ministère, la réponse de Chrysologue Mutwa, DG du Commerce, de l’Industrie et du Tourisme rassure l’opinion. Selon lui, l’heure n’est plus aux avertissements. Il indique que son ministère a déjà pris la décision d’envoyer son personnel sur terrain et que les premiers auteurs de l’instabilité des prix ont été sanctionnés. Quant aux détaillants qui se lamentent comme quoi ils sont injustement concernés par les sanctions alors que les grossistes ne sont pas inquiétés, Mutwa affirme que ces derniers ne font pas du tout exception. Il informe l’opinion qu’il y en a déjà parmi eux qui ont déjà été frappés par les sanctions du ministère.

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