Les amateurs de la sainte mousse éprouvent d’énormes difficultés à étancher leur soif. Les débits de boissons de la capitale économique s’approvisionnent difficilement en produits Brarudi. Par conséquent, les prix flambent. Cette pénurie survient après la hausse des prix des produits du principal brasseur : la Brarudi. La semaine dernière, le géant de la bière a révisé les prix de ses produits. Sur le marché, les tenanciers des bars connaissent une pénurie depuis une semaine. Les commerçants spéculateurs s’invitent dans la partie. L’Amstel et la Primus ne sont pas à la portée de toutes les bourses. Il faudra débourser 2500 FBu pour déguster une Amstel alors que le tarif officiel est de 1 900 FBu par bouteille de 65cl.
Benjamin Kuriyo, Directeur de publication
Le tarif fixé par la Brarudi n’a jamais été respecté par les commerçants. En février dernier, Burundi Eco a enquêté sur le respect des prix officiels dans la municipalité de Bujumbura. Le constat est amer. Ainsi, en dépit des mesures prises par le ministère du Commerce pour faire respecter les prix des produits stratégiques, les spéculations sur les prix des produits Brarudi perdurent. Les commerçants fixent les prix comme bon leur semble sans s’inquiéter. Les mises en garde des autorités n’ont pas été suivies d’effets.
Les commerçants évoquent les surcoûts de transport. Ils arguent qu’ils font de long parcours pour avoir ces produits. Donc, ils augmentent les prix pour compenser le manque à gagner généré par le coût du transport. Logiquement, tout commerçant veut générer des profits. Malheureusement, la situation actuelle déborde le cadre général. Les raisons avancées ne tiennent pas la route. C’est une spéculation qui ne dit pas son nom. Comment un commerçant pourrait augmenter 600 FBu par bouteille sous prétexte qu’il veut compenser les dépenses ? Au niveau de la Brarudi, silence radio. Aucune information ne filtre dans les médias sur cet état de choses. Il s’observe une alternance. Les boissons de la Brarudi alternent. Les consommateurs signalent tantôt l’absence des Primus, tantôt celle des Amstel. Il en est de même pour les limonades. Les fans de Coca-cola se frottent les mains. Cette boisson est de nouveau servie après plusieurs mois d’absence.
En tout cas, les entreprises locales traversent une crise conjoncturelle. La demande est-elle supérieure à l’offre ? C’est une question qui mérite une attention particulière pour trouver des solutions durables. La pénurie du sucre perdure malgré les initiatives prises pour éviter toute forme de spéculation. Ce phénomène constitue un frein au développement. Cela risque de provoquer l’inflation qui se traduit par une hausse généralisée des prix. Les consommateurs en paient un lourd tribut.
La dernière hausse des prix des produits de la Brarudi remonte à janvier 2019. Dans un communiqué de presse du 18 janvier 2019, la Brarudi avait annoncé la hausse des prix pour certains de ces produits. Et le ministre en charge du commerce de l’époque s’est opposé à cette mesure. Deux jours après, la mesure a été suspendue. Le ministère de tutelle reprochait à la Brarudi d’avoir réviser les prix sans concerter les autorités.