Tenant compte du risque que présentent les stations-services ou postes d’essence, leur implantation devrait répondre aux normes de santé, de sécurité, d’hygiène et environnementales. Les choses sont tout autre dans la ville de Bujumbura. Une telle infrastructure peut abriter une pharmacie, un salon de coiffure, une alimentation, une habitation. La liste n’est pas exhaustive.
La station-service Delta se trouvant à l’avenue de l’Université, quartier Rohero I, à la jonction avec l’avenue Moso ne dispose pas de marge minimale de recul avant ou arrière et de part et d’autre de cette station. Derrière celle-ci, un centre de santé Up&Up Humura y est érigé. Des échoppes, le Consulat de la Côte d’Ivoire au Burundi ainsi que la microfinance Inyishu côtoient la station Delta. Des ateliers de couture et des espaces de télé-foot sont abrités dans cette infrastructure.
Station Mogas (ex-Kingstar) de Bwiza
La station-service MOGAS (ex-Kingstar) est implantée au boulevard du Peuple Murundi, dans la zone Bwiza entre la 8ème et la 10ème avenue. Elle possède deux étages. Différents services commerciaux comme les salons de coiffure, une alimentation, un guichet automatique de la banque(CRDB) ou de bureau sont érigés au sein de cette station. Le lavage des véhicules se fait à la partie arrière de celle-ci. Certains véhicules y sont également garés pendant la nuit. La même situation se présente à la station MOGAS situé au quartier Nyakabiga II, à la 9ème avenue. Des salons de coiffure, une pharmacie et une alimentation sont installés à l’intérieur de la station.
Au quartier Jabe, une station à essence située entre le marché en réhabilitation et l’avenue de la Jeunesse dispose d’un étage. Pas de marge minimale de recul avant ou arrière. En face de cette station se trouvent des enseignes commerciales, une microfinance d’un côté et une agence de l’Interbank de l’autre côté. Des familles habitent dans cet étage. Un des habitants contacté sur le lieu reconnait la dangerosité de l’essence une fois enflammée mais indique que cela ne s’est jamais produit au Burundi ou dans l’EAC. Ce qui ne l’inquiète en aucun cas. « Si jamais le feu se déclare dans cette station, ce sera mon dernier jour qui aura sonné », explique t-il.
Une distance de 100 m des lieux résidentiels est recommandée
Le journal « Le Parisien » informe que les chercheurs de l’université de Murcia (UM) en Espagne ont étudié les effets de la contamination des stations d’essence potentiellement dangereux pour la santé pouvant être révélés dans les bâtiments situés à moins de 100 mètres de la station-service. « Certains composés organiques atmosphériques – tels que le benzène qui augmente le risque de cancer ont été enregistrés dans les stations-services à des niveaux supérieurs à ceux des zones urbaines où la circulation est la principale source d’émission », a déclaré Marta Doval, co-auteur de l’étude et chercheur à l’UM.
Le même journal explique que l’étude qui a été publiée dans « The Journal of Environmental Management » montre que l’air dans les stations d’essences et dans leur environnement immédiat reste avant tout affecté par les émissions issues de carburants provenant de l’évaporation des poids lourds ravitailleurs (les combustibles imbrûlés émanant des opérations de chargement et de déchargement ainsi que de déversement des liquides).
L’équipe de chercheurs a mesuré les niveaux de pollution d’un trafic dit normal dans différents endroits de la zone urbaine de Murcia, et a calculé les quotients pour les niveaux d’un composé aromatique (benzène) et d’un hydrocarbure (n-hexane) dans trois stations-services de Murcia (près des pompes à essence et dans les régions proches) afin de déterminer à quelle distance l’impact s’estompait.
« Dans les trois cas étudiés, nous avons obtenu des distances maximales d’influence de près de 100 mètres bien que la distance moyenne sur laquelle cette contamination a un effet est d’environ 50 mètres », a précisé Enrique González, l’un des chercheurs. Cependant, ces distances dépendent du nombre de pompes à essence, de la quantité de carburant extrait et de l’intensité. Selon le chercheur, « plus la zone entourant la station d’essence sera contaminée par d’autres causes (trafic), plus l’impact des deux polluants (benzène + n-hexane) sera faible dans la station-service ». Si le trafic dans la zone entourant la station d’essence est très intense et dépasse les émissions de la station elle-même, la pollution dans la station-service se « chevauche et passe alors inaperçue » sur de courtes distances.
L’étude montre qu’un « minimum » de distance (50 mètres) doit être maintenue entre les stations-services et les logements voire de 100 mètres pour les installations « particulièrement vulnérables » comme les hôpitaux, les centres de soins, les écoles et les résidences pour personnes âgées. « Idéalement, la distance de 100 mètres doit être respectée dans les plans d’urbanisme pour la construction de nouvelles maisons », a préconisé M. Doval.
« Vivre près d’une station d’essence provoquerait des leucémies »
« L’information fait froid dans le dos », indique Le Parisien. Selon une étude de l’Inserm, le benzène, notamment contenu dans l’essence, serait un facteur de risque important pour le développement des leucémies. Les auteurs affirment qu’un enfant dont le domicile familial se trouve à proximité immédiate d’une station d’essence ou d’un garage a quatre fois plus de risques de faire une leucémie – une prolifération anormale de globules blancs dans la moelle osseuse – que les autres enfants.
L’étude, coordonnée par le Dr Jacqueline Clavel, a été réalisée sur quatre villes françaises (Paris, Lille, Lyon et Nice), en comparant un groupe de 280 cas de leucémie aiguë d’enfants âgés de 2 à 6 ans et un groupe de 285 jeunes non atteints. Sur les 280 cas de leucémies, 17 concernaient des petits qui habitaient à côté d’un garage ou d’une station-service. « Ces résultats semblent démontrer qu’il existe un lien causal. Nous lançons d’autres études pour essayer de confirmer ces premières données », explique le Dr Jacqueline Clavel. « Les expositions professionnelles au benzène sont des facteurs établis de leucémie chez l’adulte, mais à des doses beaucoup plus élevées que celles émanant des garages ou des stations d’essence actuelles », ajoute-t-elle.
Dispositions pour une station-service ou un poste d’essence :
Accès au terrain
Il ne peut y avoir plus de deux (2) accès sur chaque façade du lot donnant sur une rue. Dans tous les cas, les accès pour véhicule doivent être à une distance minimale de 7,5 m (25 pi) de l’intersection de deux lignes d’emprise de rue. La largeur maximale d’un accès est de 11 m (36 pi).
Usages permis dans les marges de recul
Les pompes, les poteaux d’éclairage et deux enseignes sont autorisés dans la cour avant. Toutefois, il doit être laissé un espace d’au moins 6 m (20 pi) entre l’îlot des pompes et la ligne d’emprise de rue et de 4,5 m (15 pi) entre le bâtiment principal et l’îlot des pompes. L’îlot des pompes peut être recouvert d’un toit relié au bâtiment principal ou indépendant et d’une hauteur libre minimale de 3,8 m (12,5 pi). L’empiétement de ce toit doit s’arrêter à une distance minimale de 60 cm (2 pi) de l’emprise de la rue.
Murs et toit
Un poste d’essence ou une station-service doit avoir des murs extérieurs de brique, de pierre, de béton ou de tout autre matériau incombustible. Le toit doit être recouvert d’un matériau incombustible.
Locaux pour graissage, etc.
Une station-service doit être pourvue d’un local fermé pour le graissage, la réparation et le nettoyage ou le lavage des automobiles et ces diverses opérations doivent être faites à l’intérieur de ce local.
Réservoirs d’essence
L’essence doit être emmagasinée dans des réservoirs souterrains, lesquels ne doivent en aucun cas être situés en dessous d’un bâtiment. Il est interdit de garder plus de 4,5 litres d’essence à l’intérieur du bâtiment.
Normes d’implantation des bâtiments
Les exigences qui suivent s’appliquent à une nouvelle construction et à un changement de destination d’un bâtiment existant :
Superficie minimale du bâtiment : station-service : 112m² (1 200 pi²)
poste d’essence : 10m² (108 pi²)
Marge de recul avant minimale : 9,1m (30 pi)
Marge de recul arrière minimale : 4,6m (15 pi)
Marge de recul des pompes : 4,6m (15 pi)
Nombre d’étage du bâtiment principal : 1 étage.
Incorporation de lave-autos automatiques et semi-automatique
Il est permis d’incorporer une unité lave-autos à un poste d’essence ou à une station-service si le terrain a une superficie minimale de 1 858 m² (20 000 pi²) pour une station service ou 1 258 m² (13 540 pi²) pour un poste d’essence. Pour incorporer plus d’une unité lave-autos, il faut ajouter 456 m² (4 900 pi²) de superficie pour chaque unité additionnelle.
Chaque unité lave-autos dont dispose une station-service ou un poste d’essence doit être précédée d’un espace permettant de stationner au moins quatre automobiles en file d’attente à raison d’une (1) case de 3 m (10 pi) par 6,7 m
(22 pi) par automobile.
Ravitaillement
Il est interdit de ravitailler les automobiles à l’aide de tuyaux, boyaux ou autre dispositif suspendu ou extensible au-dessus de la voie publique.
Usages prohibés
Une station-service ou un poste d’essence ne peut servir à des fins résidentielles, industrielles, publiques ou commerciales, à l’exception des ateliers reliés à la réparation d’automobiles. Toutefois un poste d’essence peut abriter un dépanneur.
Facilités sanitaires
Une station-service ou un poste d’essence doit avoir des facilités sanitaires distinctes pour hommes et femmes, avec indications appropriées.
Aménagement des espaces de stationnement
La superficie carrossable des espaces de stationnement doit être recouverte d’asphalte; les superficies non asphaltées doivent être gazonnées ou paysagées.