Les femmes qui exercent le commerce transfrontalier sont confrontées à pas mal de défis. Le Bureau Burundais de Normalisation et de contrôle de la qualité (BBN) n’est pas présent à toutes les frontières. L’OBR ne dispose pas de dépôts destinés à certains produits périssables à toutes les frontières. Il n’y a pas aussi de scanner et de bureau d’informations. La plupart des infrastructures routières sont dans un état défectueux, … Tout cela altère le commerce transfrontalier féminin. La mise en place d’une stratégie nationale sur le commerce transfrontalier pourra contribuer à l’éradication de tous ces défis
Dans le cadre du projet «MENYESHA NTERIMBERE» financé par le royaume de Belgique via TradeMark East Africa, AFRABU en collaboration avec Partner Africa a organisé jeudi le 25 février 2021 un atelier d’échange sur l’élaboration d’une stratégie nationale sur le commerce transfrontalier. Selon Godeliève Manirakiza, présidente de l’AFRABU, cette stratégie va remédier aux défis auxquels sont confrontés les commerçants transfrontaliers en général et les femmes en particulier. Ils ont des difficultés pour accéder aux informations liées au commerce transfrontalier, … Une fois cette stratégie mise en œuvre, Manirakiza indique que leurs activités seront florissantes.
Selon Léonidas Ndayizeye, professeur à l’Université du Burundi, l’objectif de la mise en place de cette stratégie est d’amener les pouvoirs publics à considérer le commerce transfrontalier comme un des éléments indispensables au développement du pays. Avec ladite stratégie, la plupart des femmes commerçantes vont abandonner le commerce informel. Cela leur permettra de contribuer au PIB et de se protéger contre certains traitements dégradants comme les violences faites à leur égard, etc.
Godeliève Manirakiza, présidente de l’AFRABU : « Cette stratégie va remédier aux défis auxquels sont confrontés les commerçants transfrontaliers en général et les femmes en particulier».
Quid des défis auxquels sont confrontés les commerçants transfrontaliers ?
Selon les commerçants transfrontaliers, pas mal d’avancées s’observent dans le commerce transfrontalier. Néanmoins, des défis restent nombreux. Le Bureau Burundais de Normalisation et de contrôle de la qualité (BBN) n’est pas présent à toutes les frontières. Ce qui ralentit les procédures au niveau des normes de qualité. L’OBR ne dispose pas de dépôts destinés à certains produits comme les produits périssables à toutes les frontières. Il n’y a pas aussi de scanner et de bureau d’informations dans toutes les frontières. La plupart des infrastructures routières sont dans un état défectueux. Dans le commerce transfrontalier, la plupart des services ne sont pas informatisés. Il s’observe aussi des barrières non tarifaires malgré les efforts qui ne cessent d’être déployés pour les supprimer. La pandémie de Covid-19 a mis de l’huile sur le feu. Avec l’avènement de cette pandémie, les frontières ont été fermées. Les activités des commerçants transfrontaliers en général et des femmes qui exercent le commerce transfrontalier en particulier en ont été victimes. Le manque de développement technologique empire la situation. Avec le développement des TICs, le commerce en ligne est possible. On peut faire la commande des produits sans se déplacer. L’application des mesures non écrites est aussi une réalité. C’est le cas de l’exportation de certaines denrées alimentaires prohibée alors que ce n’est écrit nulle part. Et d’ajouter les violences physiques et le dépouillement de leurs biens.
Etat des lieux des échanges entre le Burundi et les pays voisins
Selon toujours les commerçants transfrontaliers, le régime de commerce simplifié n’est pas appliqué, surtout entre le Burundi et la République Démocratique du Congo. Entre le Burundi et le Rwanda, les échanges commerciaux ont été suspendus. Seulement, les activités commerciales sont fluides entre le Burundi et la Tanzanie. Ils espèrent que la stratégie nationale du commerce transfrontalier leur permettra d’exercer leur métier dans un climat sain, car elle met en exergue tous les défis qui hantent ce secteur afin qu’ils soient maitrisés.
25 principales frontières identifiées
Pour faciliter les échanges commerciaux, vingt cinq principales frontières ont été identifiées entre le Burundi et ses pays voisins. Entre le Burundi et le Rwanda, il s’agit de Gasenyi Nemba, Kanyaru haut et Ruzo. Entre le Burundi et la RDC, les principales frontières identifiées sont Gatumba, Ruhwa, Vugizo et Rumonge. Entre le Burundi et la Tanzanie, il s’agit de Rumandari, Kobero, Gahumo, Gisuru, Mugina, Mugomane et Nyanza-lac.
L’AFRABU se réjouit des avancées significatives enregistrées par les femmes dans le commerce transfrontalier. Avec le projet «MENYESHA NTERIMBERE», 400 femmes qui exercent le commerce transfrontalier sont en train de bénéficier de formations en renforcement des capacités entrepreneuriales. Par la suite, chaque femme forme au moins cinq autres. Après le projet, on compte atteindre plus de 2000 femmes bénéficiaires de ces formations.
Le secrétaire permanent au ministère du Commerce, des Transports, de l’Industrie et du Tourisme promet de développer le commerce transfrontalier. La mise en place de la stratégie nationale sur le commerce transfrontalier est alignée sur la vision du Burundi 2025 qui est un instrument de planification entrepris par le gouvernement pour rendre le pays plus compétitif.