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Le taux de pénétration des assurances encore faible

Le manque de culture de l’assurance au Burundi, l’image négative des assureurs, le manque de professionnalisme dans le secteur des assurances sont quelques défis qui hantent ce secteur. Ces derniers font que les populations ne s’intéressent pas à ses produits    

En 2020, le taux de pénétration de l’assurance s’établissait à 0,93% avec 0,53% pour l’assurance Non Vie et 0,41% pour l’assurance Vie, selon le rapport de l’Agence de Régulation et de Contrôle des Assurances (ARCA).

Augustin Sindayigaya, directeur général de la Socar-Vie précise que les raisons de ces faibles taux sont multiples et à différentes échelles. Il cite notamment le manque de culture de l’assurance dans la population burundaise. De manière générale, quand l’assurance n’est pas obligatoire, les gens ne veulent pas en prendre. Les maisons vont brûler, les marchés vont se consumer, etc. fait-il savoir. « Pour l’assurance-vie, c’est encore plus grave. Les Burundais n’ont pas encore compris par exemple l’utilité de l’assurance funéraire ».  Les gens doivent prendre la responsabilité de couvrir ce risque dont les conséquences seront là quand tu ne seras plus là.

Augustin Sindayigaya, directeur général de la Socar-Vie : « De manière générale, quand l’assurance n’est pas obligatoire, les gens ne veulent pas en prendre ».

Une visibilité limitée

Une image négative des assureurs au sein de la population est un autre problème qui se pose. Selon M. Sindayigaya, cela découle en principe du mode de gestion des assurances générales. Dans l’assurance générale, il y a beaucoup de problèmes entre assureurs et assurés, de poursuites devant les tribunaux, … Le DG de la Socar-Vie précise toutefois qu’au niveau des assurances vie, les conflits sont rares. « Malheureusement, les gens ne saisissent pas distinguer la différence entre les assurances-vie et les assurances générales », explique-t-il.

Le DG de la Socar-Vie ajoute également que les compagnies d’assurances ont des problèmes de marketing.  « Je ne crois pas qu’on a une forme de communication qui peut nous permettre d’accéder à toutes les populations qui peuvent prendre les assurances. Nous avons besoin aussi de l’appui du pouvoir étatique pour encourager la population à recourir aux assurances. Il salue d’ailleurs le gouvernement pour la défiscalisation des cotisations à la pension jusqu’à 20% du salaire brut non imposable au niveau de l’IPR. «C’est une forme de motivation que le gouvernement met en place pour encourager les gens à recourir aux assurances », se réjouit-il.

La séparation de l’assurance vie et non vie. Pour quelles raisons ?

Au Burundi, on dénombre 7 compagnies d’assurance vie dont 6 ne font que l’assurance-vie et 1 qui est toujours mixte (vie et non vie). La séparation de l’assurance-vie et non-vie a été ordonnée depuis 2014.  Le nouveau code des assurances de 2020 donne une dérogation de 3 ans aux sociétés qui n’ont pas encore séparé les deux régimes de se conformer au règlement.

Selon Augustin Sindayigaya, deux raisons ont motivé la séparation de l’assurance-vie et de celle non-vie. Les contrats à courts termes (souvent d’une année) pour les assurances générales et les contrats à long termes pour les assurances vie. Deux modes de fonctionnement différents. Dans l’assurance-vie, il y a un grand volet de capitalisation de l’épargne. « L’épargne n’est pas l’argent des sociétés, mais plutôt des assurés ». Les sommes assurées sont même mentionnées dans les contrats. Si tu fais assurer fait, tu constates directement ce que l’assureur va payer. Ceci est différent des assurances générales ou assurances de risques où tu paies la prime et quand il n’y a pas de risques, tu ne réclames rien à ta compagnie d’assurance, informe M. Sindayigaya.

Par exemple, au niveau de la Socar-Vie différents produits de l’assurance-vie qui sont sur le marché sont entre autres l’assurance pension complémentaire, l’assurance éducation, l’assurance-crédit solde restant dû, l’assurance assistance funéraire. Plus de 14 mille personnes sont assurées en pension complémentaire et plus de 100 mille en assurance-crédit au niveau de cette société. La Socar-Vie se classe 2ème au niveau des sociétés d’assurances-vie après la SOCABU et 1er sur le marché au niveau de l’assurance des crédits distribués par les banques et les microfinances.

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