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Terrain Tempête : Sa fréquentation n’est-elle plus gratuite ?

Vers la fin de l’année 2021 le terrain dit Tempête (fréquenté souvent par les amateurs des exercices physiques) a connu des changements particuliers. Actuellement il est clôturé et sa fréquentation nécessite des droits d’entrée. Ce qui ne fait pas l’unanimité chez les bénéficiaires. Pourtant, la mairie de Bujumbura est à l’origine de tout cela    

Samedi le 12 février 2022. Il est 7h pile dans la capitale économique Bujumbura. Ce matin-là, la plupart des citadins se détendent en faisant des exercices physiques. Les uns escaladent les collines qui surplombent la ville et d’autres vont aux abords  du lac Tanganyika particulièrement au terrain dit Tempête situé en commune Mukaza.

La partie réservée au jeu de basketball a été  nouvellement aménagée. Elle est clôturée par des fils barbelés. Des lampes ont été mises en place au pourtour sans oublier un robinet et des latrines. Entre 200 et 400 personnes se rassemblent dans cette place dont la superficie est de moins d’un hectare.

Tout le monde passe par une entrée située au côté Ouest. Les amateurs des exercices physiques entrent un à un et chaque personne qui fréquente ce terrain doit payer un ticket de 200 FBu. Certains s’échauffent en groupes ou  font des étirements et d’autres font du « fitness » suivant le rythme de la musique balancée par des hauts parleurs qui sont sur place. Il y en a également ceux qui font des exercices physiques à titre personnel.

Désormais, la fréquentation du terrain Tempête nécessite le paiement du droit d’entrée.

Une gestion qui ne fait pas l’unanimité

« Les lundis, les mardis et les vendredis, certains pratiquants du sport viennent le soir pour se réjouir en faisant des exercices physiques, mais ils doivent payer 2000 FBu chacun.  C’est une catégorie plus ou moins particulière », confie le collecteur des frais d’entrée.

Malheureusement, certaines personnes qui fréquentent régulièrement le terrain Tempête ne font pas l’unanimité à propos de la nouvelle gestion de ce terrain. «Malgré que je paie 200 FBu comme droit d’entrée, je le fais à contrecœur. C’est inacceptable de monétiser un espace public aussi convoité par les gens qui se détendent en faisant du sport. Or, sa fréquentation était gratuite depuis longtemps», se lamente F.H, un jeune homme habitant à Buyenzi. S.M, un autre jeune de Buyenzi abonde dans le même sens également. Il a décidé de ne payer aucun sou pour entrer dans un espace censé être public et gratuit d’accès. Il préfère faire des activités physiques sur un terrain d’à côté dans des herbes bien fraîches.

Buja Car Wash Services (BCWS) derrière tout ce changement

« Au départ, nous avons pensé à encadrer les laveurs d’automobiles qui œuvraient sur place et à assurer la sécurité ainsi que l’assainissement de cet espace », indique Pacifique Bimenyimana, gérant de BCWS, une société qui pratique normalement le lavage des véhicules, mais également d’autres activités dont la gestion de cet espace public.

Cela étant, cette société a demandé l’aval de la mairie de Bujumbura pour entretenir et exploiter cet espace. Pour ce faire, elle a signé un contrat de cinq ans renouvelable. C’est au début  de l’année 2022 que les travaux de rénovation et d’exploitation du terrain Tempête ont commencé. Ainsi, elle a dû embaucher plus de 30 employés payés régulièrement sans oublier le règlement de la facture de l’eau et de l’électricité. « Tous ces investissements tournent autour de 60 millions de FBu. Par contre, en vue de récupérer cet argent, nous avons décidé de faire payer chaque personne qui fréquente ce terrain», confie M. Bimenyimana.

Mais, ajoute-t-il, pendant seulement cinq ans, c’est très difficile de récupérer toute la somme d’argent investie. Ce serait possible si le contrat d’exploitation était renouvelé jusqu’à huit ou dix ans. C’est pour cette raison que le prix de 200 FBu pour le ticket de fréquentation du terrain Tempête va bientôt être porté à 500 FBu.

Nous avons essayé de contacter le service de communication de la mairie de Bujumbura pour une éventuelle réaction, mais en vain.

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