L’insuffisance des ressources humaines qualifiées dans le secteur touristique est une réalité au Burundi. Les cours donnant accès à une spécialisation dans ce secteur ne sont dispensés que dans seulement deux universités qui s’intéressent à ce secteur. Pourtant, le secteur touristique est une industrie porteuse de fruit à court terme dans la contribution au développement d’un pays
« La base pour exploiter le secteur du tourisme c’est l’éducation. Malheureusement, il y a moins de formations dans ce secteur et, partant, une faible maîtrise des langues usitées pendant l’accueil des touristes. Par ailleurs, la formation sur la gastronomie n’est pas répandue dans les écoles fondamentales. Par exemple, je n’ai jamais vu une école qui forme les pâtissiers », déplore Juceles Poncelet, partenaire de « Visit Burundi».
C’était ce mercredi 27 septembre 2023 à Bujumbura lors d’une conférence-débat organisée par « Visit Burundi » sous le parrainage du ministère du Commerce, du Transport, de l’Industrie et du Tourisme.
Abondant dans le même sens, Félicité Nibigira, directrice des opérations douanières à l’Office Burundais des Recettes (OBR) qui a participé au débat s’inquiète de l’inexistence des guides touristiques et des hôtesses mieux outillés dans le secteur…
Aimé Ipier Odjo-Ba, directeur commercial de « Burundi Brewery », lui, s’en prend à la faible connexion Internet à l’aéroport International Melchior Ndadaye. Ce qui peut occasionner un excès de stress chez le visiteur déjà stressé par le voyage lors des procédures d’entrée ou de sortie du pays.
En plus de la formation, d’autres indicateurs sont au rouge
George Nikiza, conseiller à la direction général du tourisme informe qu’il existe deux établissements universitaires à formation touristique au Burundi.
A part cela, il indique que la capacité d’accueil du pays est de 721 hôtels en 2021 avec 10 198 chambres. Cela au moment où les agences de voyage et les tours opérateurs du Burundi sont dénombrés en 2019 à 89.
M.Nikiza regrette également le chevauchement entre les institutions gouvernementales de gestion du tourisme, le cadre institutionnel lacunaire de gestion du secteur du tourisme, les faibles dotations budgétaires du secteur touristique, la prolifération de l’informel, le niveau faible de sensibilité de l’importance du tourisme, le manque des comptes satellitaires du tourisme, le mercatique insuffisant du tourisme, le coût élevé du transport aérien, le faible aménagement des voies d’accès et des infrastructures d’accueil dans les sites touristiques…
Et de s’inquiéter encore une fois : « Parmi 123 sites touristiques répertoriés, seuls 7 sites touristiques sont aménagés ». Edouard Bagumako, un des panélistes ne partage pas le point de vue de M.Nikiza. M.Bagumako estime que l’aménagement des 7 sites touristiques ne respectent pas la culture Burundaise et les exigences de l’environnement.
Des opportunités
M.Nikiza témoigne que le pays dispose d’un aéroport international dans la capitale économique ayant des liaisons aériennes directes avec les pays émetteurs des touristes.
Sa position géographique est au centre des grandes communautés économiques régionaux comme la Communauté Est Africaine (CEA), la Communauté de Développement de l’Afrique Australe (SADC), le Marché Commun de l’Afrique Orientale et Australe (COMESA)…Ce qui est un atout pour le développement du tourisme dans le pays.
Et Jacques Bigirimana, directeur général du tourisme de conclure : « Dans la nouvelle politique nationale du tourisme, nous proposons que la gestion du secteur touristique soit attribuée au secteur privé à hauteur de 60%. L’Etat gagnera à son tour les impôts et taxes générés par ce secteur. D’ailleurs, il est prévu les états généraux du tourisme au mois de novembre prochain pour statuer sur les défis qui hantent ce secteur ».