Le secteur hôtellerie et tourisme traverse une crise sans précèdent. Depuis la crise socio-politique de 2015, le tango touristique a ralenti. Le tourisme international récepteur, c’est-à-dire les touristes qui visitent notre pays tire vers le bas. Le tourisme est encore au stade embryonnaire dans notre pays. Les sites touristiques ne sont pas bien aménagés. Il est très rare de trouver des sanitaires qui répondent aux normes, des lieux de rafraîchissement, des hôtels près des sites touristiques. L’organisation du secteur touristique est quasi-inexistante.
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L’étau se resserre autour des hôteliers qui comptent souvent sur les touristes pour booster les recettes. Le taux d’occupation des hôtels est relativement faible. Les chambres sont quasi désertes, surtout dans les hôtels de la capitale économique. Les créances s’accumulent et la situation devient de plus en plus intenable pour certains hôteliers. Les employés sont parfois sommés d’observer un chômage technique ou de toucher la moitié du salaire. Pour amortir le choc, les hautes autorités du pays plaident pour le rééchelonnement du remboursement des crédits octroyés aux hôteliers qui sont dans une mauvaise passe.
La pandémie de coronavirus a ajouté le drame au drame. Il s’agit d’une goutte d’eau qui fait déborder le vase. Les mesures de confinement et la fermeture des frontières ont limité les mouvements des populations. Par conséquent, le secteur touristique est frappé de plein fouet par les effets de la pandémie de Coronavirus.
Le domaine touristique fait face à pas mal d’embûches. Le pays ne délivre pas de visa touristique unique, un outil précieux pour inciter les excursionnistes à visiter le Burundi. A ce sujet, le Burundi est à la traine par rapport aux autres pays de la sous-région. En 2018, les recettes touristiques ont atteint 2,4 milliards de dollars pour la Tanzanie. Par comparaison, ce montant dépasse de loin les recettes issues des exportations du café, du thé et des produits miniers réunies dans notre pays.
Le tourisme est perturbé par les crises socio-politiques à répétition qu’a connues notre pays. Tout visiteur aura quand même besoin de la sécurité pour sa personne et ses biens. Bref, la quiétude. L’hospitalité légendaire du peuple Burundais ne suffit pas pour convaincre les étrangers de visiter notre pays. C’est toute une organisation derrière. Il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs, mais plutôt il faut investir dans ce secteur porteur de croissance une fois rentabilisé. L’aménagement des sites touristiques se fait attendre. Il faut des guides bien éclairés pour vanter nos produits touristiques.
Malgré la mise en place de l’Office National du Tourisme (ONT), le tourisme patine. La question de développement du tourisme est plus que jamais d’actualité. Des efforts restent à consentir pour que le tourisme soit un des moteurs de croissance de l’économie nationale. Cela étant, le Burundi dispose d’énormes potentialités (un bon paysage, des réserves naturelles scintillantes, le lac Tanganyika, les chutes, etc.) qui pourraient attirer les touristes.
D’après la Banque Mondiale, le tourisme peut être un puissant facteur de développement économique à condition qu’il soit géré durablement. Il stimule l’économie lorsque les contraintes environnementales, sociales, économiques et autres sont prises en compte. Une volonté politique s’impose pour redynamiser le secteur touristique en panne.