Une personne à mobilité réduite doit se confronter de manière quotidienne à de nombreux obstacles pour se déplacer. Le transport en commun reste l’une des principales embûches, surtout chez les femmes en situation d’handicap. Ces dernières vivent un véritable calvaire dans les rues
Malgré le fait qu’elle apprécie le peu d’autonomie qui lui reste, son désir est de s’auto-satisfaire dans ses petits déplacements. C’est ce que nous témoigne Nicelate Kampundu, la quadragénaire. D’après ses dires, cette femme revient de loin. Elle n’est pas née handicapée, mais elle s’est retrouvée amputer d’une jambe suite à un accident de voiture qui a fallu lui coûter la vie. « J’ai la chance d’être encore en vie ». Selon elle, la chaise roulante lui permet d’accomplir les petits gestes de la vie courante, mais quand vient le moment de prendre le bus, cela devient un véritable parcours de combattant.
Une situation très compliquée
« Normalement, je préfère me déplacer avec ma chaise roulante, mais, des fois, je suis obligée de faire recours à un moyen de déplacement plus rapide », confie-t-elle. Pour monter dans un bus, elle doit accomplir plusieurs manœuvres, cela au cas où le chauffeur du bus accepte de transporter son fauteuil roulant. Car, explique-t-elle, beaucoup de chauffeurs de bus me refusent l’accès sous plusieurs prétexte. « Soit ils arguent qu’ils n’ont nulle part où mettre mon fauteuil roulant ou, parfois, ils refusent de me porter pour me mettre dans le bus ». Et d’ajouter que si ces derniers refusent de la porter jusqu’à son siège, elle doit ramper pour monter. Ce qui est plus difficile. « Je déteste cette situation car, avec mes jupons, cela ne me facilite pas la tâche. Elles se soulèvent et parfois certaines parties de mon corps sont en l’air ». Le bus est en haut par rapport à notre hauteur, comment est-ce qu’une estropiée peut monter dans un bus?
Si jamais il arrive que cette dernière monte dans un bus, l’autre problème survient quand vient le moment de descendre, surtout qu’elle n’arrive pas à la gare et qu’elle descend en chemin. «Mon Dieu, tous les manœuvres me font honte. Tous les passagers du bus ont les yeux braqués sur moi. On dirait que je suis une bête de foire», martèle-t-elle. En plus, certains convoyeurs aux esprits tordus abusent de leur incapacité. « Un jour, j’ai voulu descendre du bus, le convoyeur a d’abord fait descendre mon fauteuil roulant qu’il avait mis dans le capot du bus et il est venu me porter. Il m’a soulevé dans ses bras et j’ai tout de suite sentie ses mains baladeuses dans mes cuisses. J’ai failli crier, mais j’avais peur qu’il me fasse tomber ». Depuis ce jour-là, je mets une culotte sous mes jupes pour plus de sécurité.
Une alternative plutôt plus fatiguante
Cette mère de 3 enfants fait savoir que pour éviter cette situation, elle préfère aller en ville sur son fauteuil roulant. «Quand j’y vais, mon cadet m’accompagne et me pousse. Sinon, j’y vais toute seule et, en cours de route, il arrive que je rencontre quelqu’un qui me pousse». Toutefois, cette alternative est beaucoup plus fatiguante. « Je sens des douleurs au niveau des bras à cause du maniement du fauteuil manuel. Selon elle, elle occulte tout programme qui peut l’amener en ville. « Actuellement, je vais en ville si je vais me faire soigner, et je prends le bus seulement quand il pleut ».
Sous d’autres cieux, les bus disposent tous d’une rampe, que le chauffeur déploie sur demande. On peut donc circuler sans trop de difficultés. Par exemple, au Rwanda et en Tanzanie, le transport public est plus pratique pour les handicapés. Ils ont mis en circulation des bus équipés d’installations pour les infirmes. Cela afin que les personnes à mobilité réduite bénéficient eux aussi de transports publics conviviaux et accessibles dans l’ensemble du système de transport public.