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Transport rémunéré des personnes : Le surembarquement reste une réalité

Bien que des mesures aient été prises pour éradiquer le mauvais embarquement des personnes, ce phénomène est observé ces derniers jours dans la région Nord.

Un probox en mauvais embarquement (Photo d’archives)

Mercredi le 3 janvier, nous quittons le parking de la ville de Kirundo à destination de Ngozi à bord d’un véhicule de marque Toyota Probox au nombre de cinq personnes, un nombre normalement préconisé par la loi. Mais il a suffi de quitter la ville de Kirundo pour nous retrouver à douze personnes dans la même voiture. Fort étonnamment, sur le trajet Kirundo-Ngozi, on passe tout près de plusieurs stations de police. Et à chaque fois qu’on approchait chaque station, le chauffeur devait demander celui qui aurait un billet complet de 2000 FBu. Là il se préparait à négocier avec les policiers présents à la station. « Apparemment, on dirait que le chauffeur et les policiers se connaissaient déjà, ils savaient comment l’affaire du mauvais embarquement sera ensuite réglée!» s’étonne une femme assise dans le véhicule. Et on passait sans aucun problème. Et, c’était comme ça à chaque station ; les passagers sortaient et d’autres entraient.

Après avoir traversé la commune Gashikanwa, à quelques kilomètres de la ville de Ngozi, une double cabine qui se trouve à l’arrière fait signe au chauffeur de s’arrêter. « Il y a quelqu’un qui vient de me dénoncer, le véhicule de la brigade anti-corruption ! », lance le chauffeur. Ce dernier arrêta la voiture, sortit de la voiture et alla à la rencontre des personnes en tenue policière que nous n’avons pas pu identifier présent dans la double cabine. Ce qu’ils se sont dit nous a été un mystère. Après quelques minutes, le chauffeur est revenu en se vantant comme quoi personne ne peut l’arrêter. Il a pris les documents et les a remis aux hommes se trouvant dans la double cabine et nous avons continué notre route sans problème.

Un homme avec qui nous étions dans cette voiture et qui emprunte souvent ce trajet, nous indique que ce cas n’est pas isolé : « ce cas est très fréquent pendant la période de rentrée scolaire. On en est habitué et on n’a pas d’autres choix que d’accepter de voyager dans ces conditions», lance le jeune homme.

Contacté à ce sujet, le commissaire provincial de Ngozi Edouard Mukoko nous jure qu’il croyait que le phénomène était en cours d’éradication. « Je vais convoquer une réunion d’urgence lundi le 08 janvier à l’intention de tous les concernés et des mesures adéquates seront prises », nous a-t-il affirmé. Il fait remarquer que d’habitude, il travaille en collaboration avec la brigade anti-corruption pour éradiquer le phénomène. « Ensemble nous allons continuer à travailler d’arrache-pied pour en finir avec ce phénomène », a précisé le commissaire Edouard Mukoko.
Le mauvais embarquement est souvent observé à la rentrée scolaire ou quand il y a pénurie de carburant. La Police Spéciale de Roulage et de Sécurité Routière devrait être très vigilante pour décourager ce comportement pour le moins non recommandable.

Notons qu’une personne prise en flaglant délit de surembarquement est frappé par une amende de 50000 FBu.

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