Site icon Burundi Eco

Un choc inflationniste

L’envolée des prix des denrées alimentaires se poursuit sur le marché local. Au cours de cette année qui prend fin, les cours des céréales les plus consommées affichent une courbe ascendante. Les importations timides des denrées alimentaires n’arrivent pas à satisfaire les besoins alimentaires suite à la forte demande alors que la production agricole évolue en dents de scie. Paradoxalement, les prix augmentent alors que l’année 2022 a été consacrée à l’agriculture. Les aléas climatiques, les techniques rudimentaires de conservation de la récolte, la rareté et la cherté des intrants agricoles, notamment les fertilisants et les semences sélectionnées sont en  grande partie responsables du faible rendement agricole.

Benjamin Kuriyo, Directeur de publication

Les effets rampants de la pandémie de Covid-19 exacerbées par les tensions entre la Russie et l’Ukraine affectent l’économie nationale. La crise russo-ukrainienne affecte à plusieurs niveaux l’économie mondiale. Les prix de l’énergie et des matières premières augmentent fortement. Ce qui se répercute sur les prix à la consommation des produits manufacturés, surtout les produits importés. A l’échelle internationale, les économistes décrivent le choc actuel comme une combinaison à la fois d’une hausse des prix de l’énergie, des prix des produits agricoles et de ceux des métaux. Pour les grandes économies, l’augmentation des facteurs de production est indexée sur les prix de revient. Les industriels vont répercuter cette hausse des coûts des facteurs de production dans leurs prix de vente 

Les données macroéconomiques montrent que le pays connait une situation inflationniste sans précédent. Le taux d’inflation annuel qui s’établissait à 12% au début de cette année dépasse 26% aujourd’hui. Cette inflation est due principalement aux prix des produits alimentaires  qui augmentent d’un mois à un autre.  D’après les données de la Banque Centrale, l’inflation actuelle se rapproche à celle des années 1997 où le pays a frôlé les 40% entre  avril et mai de la même année sur une moyenne annuelle de 30%. A cette époque, le pays était visiblement sous embargo. Les pays de la sous-région avaient bloqué les marchandises à destination du Burundi ou les exportations depuis le pays.  

L’étau se resserre autour des consommateurs. La hausse généralisée des biens de consommation et des services affecte notre vécu quotidien. Pour la première fois, un kilo de riz importé se négocie à 5000 FBu. La hausse des prix frappent de plein fouet les ménages qui doivent mobiliser  des revenus supplémentaires pour subvenir aux besoins de la famille.

Les pénuries intempestives du carburant paralysent l’activité économique. Malgré la hausse du prix du carburant à la pompe à deux reprises cette année, la situation ne fait que s’empirer. Les officiels promettent des solutions durables à ce problème de pénurie récurrente de carburant dans les plus brefs délais. Avec l’arrivée d’un autre acteur et non des moindres, la société nationale de distribution de l’eau et de l’électricité, les propriétaires des engins roulants se frottaient les mains, mais cela a duré le temps de la rosée. Le Burundi vit pour la nième fois une pénurie de carburant avec toutes les conséquences que cela comporte. Par effet de contagion, la pénurie de ce produit stratégique aura une incidence sur l’indice des prix à la consommation.

Quitter la version mobile