Benjamin Kuriyo, Directeur de publication
Le projet de construction du chemin de fer entre dans sa phase opérationnelle avec la signature du contrat avec les sociétés contractantes. Le méga-marché a été attribué au duo chinois, à savoir : la China Railways Engineering Group Limited (CREGC) et la China Railway Engineering Consulting Group Co Ltd (CREDC). La pose des rails commence avec le mois de juin 2025 alors que le premier wagon va fouler le sol burundais en 2030.
Le ministre Burundais des infrastructures parle d’un projet qui restera grave dans les annales de l’histoire du Burundi. « Ce type de contrat n’était pas courant dans la gestion des contrats dans le pays. C’est l’un des projets qui nécessitera le plus grand budget jamais alloué. Il coûtera environ 1 milliard 118 millions USD, soit plus de 3 600 milliards de FBu », a déclaré Capitaine Dieudonné Dukundane.
Cela permettra d’envoyer des cargos du Burundi jusqu’à Dar-es-Salaam. Ce qui renforcera la compétitivité des produits burundais sur le marché international. « Si une marchandise arrive une semaine ou deux après, l’autre aura multiplier le volume des transactions. Ce n’est qu’après l’opérationnalisation donc du chemin de fer que l’économie burundaise pourra entrer en compétition de manière concrète avec le reste du monde », conclut-il.
Les experts de la Banque Africaine de Développement (BAD) estiment que le projet aura des retombées économiques dans la sous-région. « La voie unique électrifiée à écartement standard encouragera l’exploitation minière à grande échelle et l’agrobusiness. Elle vient booster les opportunités commerciales et manufacturières au niveau du corridor central ».
En outre, la construction de ce chemin de fer permettra au Burundi d’intensifier l’exploitation du nickel de Musongati (10e réserve mondial de nickel et ses minerais associés). Le pays dispose également de ressources minières telles que le lithium et le cobalt, les terres qui devraient générer des revenus importants pour le pays grâce à la liaison ferroviaire avec le port de Dar-es-Salaam ou transite 80% des échanges commerciaux.
La voie ferrée va accélérer la croissance économique du pays dans la mesure où elle révolutionne le transport intra régional. Les wagons transportent de grosses tonnages. Un seul wagon peut transporter l’équivalent de 10 camions. Le chemin de fer va suppléer progressivement le transport routier par camion, qui est à l’origine d’accidents et de coûts élevés d’entretien des routes.
En outre, ce projet contribuera à renforcer la résilience en soutenant la création et le développement d’institutions qui géreront le nouveau secteur ferroviaire au Burundi et en soutenant le renforcement des capacités par le biais de la formation professionnelle dans les deux pays. A ce sujet, le ministre burundais en charge des infrastructures reconnait que ce projet est exigeant en termes d’expertise. « N’étant pas un pays avec une grande expérience ferroviaire, nous devons tout mettre en œuvre pour former des experts qui non seulement pérenniseront les travaux et l’infrastructure, mais qui seront également capables de répondre aux attentes lors des opérations ferroviaires », conclut-il.