Le grand bateau MV AMANI d’une capacité de 2000 tonnes qui se trouve sur l’autre rive du lac Tanganyika en RDC, avec siège au port de la Kalemie, commencera bientôt à se déplacer vers le port de Bujumbura. La nouvelle s’est vite répandue comme une trainée de poudre, notamment sur les réseaux sociaux. Un accord de principe entre la direction de Global Port Services, la société qui exploite le port de Bujumbura est en cours de négociation avec la direction de MV AMANI.
Benjamin Kuriyo, Directeur de publication
L’accostage est prévu dans 3 mois, le temps de finaliser les travaux de dragage et de manutention éventuelle. La plupart des internautes se voyaient déjà à bord de ce yatch savourant l’air frais du lac. Mais il faudra d’abord dégager les dépôts de débris, les déchets qui se sont accumulés au niveau du bassin portuaire. Le déversoir des eaux de pluie en provenance de Buyenzi charrient les alluvions vers le port pendant une décennie. Ce qui ne permet pas l’accostage des paquebots au risque d’endommager la coque.
Dans le cadre du projet d’extension du port de Bujumbura en cours, il est prévu le dragage du bassin portuaire pour faciliter l’accostage. La direction commerciale de GPS annonce également une visite conjointe du bassin portuaire le plus tôt possible pour décider ensemble sur l’arrivée de MV AMANI à Bujumbura. Ce bateau 100% Made in DRC est opérationnel depuis bientôt trois ans. Il bat pavillon déjà entre les ports de Kalemie, Moba, Baraka, Uvira et Kigoma en Tanzanie. Les armateurs saluent cette initiative qu’ils considèrent comme une révolution dans le transport lacustre. Cela va réduire drastiquement les coûts de transport et les frais de voyage.
Le Capitaine Dieudonné Dukunane, actuel ministre en charge des infrastructures a révélé que la plupart des importations arrivent par les axes routiers. C’était lors de la conférence sur le développement animée en novembre 2021. D’après lui, « La différence entre le coût de transport par route et le coût de transport par chemin de fer du port de Dar-es-Salaam à Kigoma et par le lac Tanganyika entraine une perte de 90 USD par tonne ». Le pays importe environ 500 mille tonnes de marchandises en dehors de l’Afrique et les fait transiter par le port de Dar-es-Salaam. « Si on ajoute aux 500 mille tonnes importées en dehors de l’Afrique, le trafic des marchandises importées de la Tanzanie, de l’Ouganda et du Kenya, la perte sèche est de près de 36 millions USD », a estimé Capitaine. Dukundane.
Le port de Bujumbura reste sous-exploité alors qu’il reste un hub pour desservir l’Est de la République Démocratique du Congo et d’autres régions excentrées du corridor nord. Pour le moment, y transitent les marchandises importées des continents asiatique, américain et européen. Les autres marchandises arrivant au port de Bujumbura viennent des pays africains, plus particulièrement de la Zambie, du Kenya, du République Unie de Tanzanie et de l’Ouganda, lit-on sur le site de GPS. Parmi, les marchandises souvent exportées figurent le café, la farine de blé vers RDC et le Tabac.
Le port de Bujumbura dispose d’une capacité annuelle d’environ 500 000 tonnes et accueille non seulement les cargaisons du Burundi, mais aussi les marchandises en transit vers le Rwanda et la République Démocratique du Congo (RDC).