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Un désastre écologique nous guette

Durant cette période estivale, les feux de brousse sont légion. Des cas d’incendie de forêts sont signalés çà et là à travers le pays. Dans la plupart des cas la piste d’incendie criminel est privilégiée. Ce phénomène qui prend de l’ampleur favorise l’érosion des sols et la désertification. D’où la nécessité d’agir pour décourager cette pratique si dangereuse. 

L’incendie des forêts est une menace sur l’environnement.

Ces derniers mois, les médias locaux rapportent plusieurs cas d’incendie de forêt. En août dernier, une partie du ravin à cheval entre les rivières Jiji et Nyakabingo dans la commune Rutovu a été la cible des feux de brousse. Plusieurs sources sur place pointent du doigt les bûcherons qui conditionnaient le charbon et le feu qui aurait échappé à leur contrôle. Deux jours plus tard, la chaîne de Montagne de Kimbi était en feu. Les témoins parlent d’un individu qui aurait allumé volontairement le feu à plusieurs endroits. La province de Bururi n’est pas la seule cible des incendies de forêts. Des montagnes brulées sont visibles sur l’ensemble du territoire burundais, surtout au Sud-Est et au Nord du pays.

Des incendies d’origine criminelle

Pour le cas de notre pays, l’homme est souvent à l’origine des feux, que ce soit intentionnellement (incendies criminels) ou accidentellement (négligence, feux mal éteints, mégots de cigarette, etc.). Malgré la politique de stabulation permanente en vigueur, les éleveurs fomentent des incendies pour avoir des espaces de pâturages avec la saison pluvieuse qui s’annonce.

La conversion des forêts en terres agricoles augmente le risque d’incendie en raison de l’introduction d’espèces végétales plus inflammables ou d’une gestion inadaptée. Dans nos pratiques agricoles, les terres sont défrichées par le feu : c’est la méthode du brûlis. Le premier effet le plus visible de cette pratique est que le feu détruit la végétation. En cas d’incendie, les herbes, les arbustes et les jeunes pousses ne résistent pas aux flammes. Ainsi, le feu empêche la régénération du couvert végétal. Ce qui provoque la désertification.

Une menace pour la biodiversité

Les feux de brousse constituent une menace pour la biodiversité. Les feux peuvent anéantir des habitats entiers et mettre en danger la faune et la flore. La population ignore encore que la combustion des arbres libère d’énormes quantités de dioxyde de carbone dans l’atmosphère, aggravant ainsi les changements climatiques.

Pire encore, les incendies à répétition accélèrent la dégradation des sols. Après un incendie, les sols sont plus vulnérables à l’érosion. Ce qui peut entraîner des glissements de terrain ou des inondations après les averses.  Les eaux de ruissellement inondent les plantations au niveau des ravins. De façon prématurée, les crues des rivières qui débordent de leurs lits détériorent les cultures à l’approche des récoltes de la saison culturale C. Dans certaines régions du Moso, la dégradation continue des sols au niveau des montages a aggravé le phénomène de ravinement (en amont) emportant au passage la quasi-totalité des terres arables.

La forêt, un régulateur du climat et des saisons

Les forêts jouent un rôle crucial dans la régulation de notre climat. Elles restent de véritables réservoirs de carbone. Elles en stockent plus que tout autre écosystème terrestre.

Les arbres contribuent plus que le reste de la flore au phénomène d’évapotranspiration (l’évaporation des eaux de ruissellement, des océans, des lacs, des ruisseaux, des rivières ou de la rosée). Ce qui influe sur la pluviométrie. La déforestation provoque ainsi la modification du climat aussi bien à l’échelle mondiale qu’à l’échelle locale.

Une éducation sur la protection de l’environnement

Parfois, les autorités réussissent à mettre la main sur les auteurs présumés des feux de forêts et des peines dissuasives sont appliquées. Ce ne sont que des cas rares car, dans la plupart des cas, les auteurs prennent la clé des champs ou bénéficient de la complicité des communautés.

La population des zones les plus touchées par ce phénomène doit bénéficier des séances d’éducation et de sensibilisation sur le changement de comportement. En plus des sanctions conformes à la loi, le public a besoin d’être informé sur les dangers et les conséquences des feux de forêts. Ce qui peut réduire drastiquement le nombre d’incendies d’origine humaine.

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