La Banque centrale a annoncé une série de mesures pour les changeurs de monnaies désireux d’ouvrir ou de rouvrir un bureau de change. C’était vendredi le 18 novembre 2022. La rencontre s’est passée dans une salle de la capitale économique Bujumbura au décor attrayant pour échanger sur le sujet sensible de change manuel.
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Une bouteille d’eau minérale était également prévue pour se rafraîchir la gorge en plein débat. Une centaine de chaises bien rangées, un climat hospitalier offraient à chaque participant la meilleure place pour s’asseoir confortablement. Les portes étaient ouvertes à tout le monde et même les changeurs de monnaies de l’intérieur du pays n’ont pas raté le rendez-vous.
Presque deux ans à l’arrêt, les changeurs de monnaies s’aventuraient à travailler au marché avec possibilité d’être inquiétés par les services de sécurité. Certains y ont perdu même la vie. La réunion entre la Banque centrale et ceux-ci était précurseur du beau temps après la pluie. Cela avant l’annonce de ces mesures.
Encore sous le choc de la suspension de leur métier, les débuts s’annonçaient décevants. Le capital social passe de 100 millions de FBu à 500 millions de FBu pour les nationaux et la caution passe de 10 millions de FBu à 50 millions de FBu.
Les changeurs de monnaies estiment que cette somme est colossale pour celui qui a passé deux ans sans vaquer à ses activités. Ils déplorent que l’augmentation de celle-ci ait été faite sans consentement des concernés avant de se demander si c’est la Banque centrale qui va approvisionner les bureaux de change en devises.
La réponse n’est pas porteuse d’espoir. La somme a été fixée pour valoriser le métier. Au cas contraire, regroupez-vous en associations pour constituer le capital exigé ; telle est la réponse des autorités habilitées.
Les changeurs de monnaies déboussolés demandent la revue à la baisse du capital social. Ils estiment plutôt que fixer ce capital social exorbitant et cette caution hors pair n’a été qu’un moyen de limiter les candidats à l’exercice de ce métier. Et de regretter que les changeurs de monnaies ne peuvent pas amender ces mesures.
Toutefois, on constate qu’ils officient toujours clandestinement le long des avenues du centre-ville Bujumbura en attendant que ce métier soit formalisé.
A la soif des changeurs de monnaies qui avaient toujours des questions et dont les réponses n’étaient pas convaincantes, ils sont rentrés un à un avant que la réunion ne se clôture. On dirait qu’ils participaient à un dialogue des sourds.