La protection de l’environnement et la promotion de la croissance économique semblent être deux missions contradictoires. La déforestation reste un phénomène très inquiétant malgré les initiatives et les politiques de reforestation en vigueur. Alors que la population actuelle du Burundi est estimée autour de 12 millions d’habitants, les projections démographiques tablent sur une population de 22 millions à l’horizon 2050.
Dans ces conditions il est difficile voire impossible de rétablir un réel équilibre entre la préservation de l’environnement et garantir la sécurité alimentaire. Ainsi, les activités anthropiques continuent d’exercer une pression sur les ressources naturelles. Pour cause, le bois reste la principale source d’énergies dans plus de 95% des ménages. Pour satisfaire les besoins en bois, il faut 1 031 000 ha. Celles-ci représentent 38, 18% du territoire national. D’où la nécessité d’adopter une solution fondée sur les techniques et de faire recours aux énergies alternatives. Les promoteurs des produits de substitution n’arrivent toujours pas à proposer du charbon écologique accessible à toutes les bourses. Le coût de production reste élevé et les ménages ont du mal à s’en procurer.
D’autre part, le business autour du bois est en vogue. Le bois est omniprésent dans les salles de Sauna, dans les fours à pain chez les pâtissiers ou dans des ateliers de menuiserie dont le nombre ne cesse d’augmenter au cours des années. Cette situation est exacerbée par la promotion des politiques agricoles menacent les boisements et les savanes arborées. A ce rythme, les espaces occupées hier par des forêts risquent de disparaître au profit des exploitations agricoles dans un proche avenir.
Tout un arsenal d’équipements a été déployé pour restaurer le couvert végétal. On assiste à des campagnes de reforestation çà et là à travers le pays. Dans ce même ordre d’idées, il y a une forte mobilisation autour des travaux de protection de l’environnement. Ce sont notamment le traçage des fosses antiérosives, l’arrachage des jacinthes d’eau, le déracinement des arbres hydrophiles, etc. Durant les week-ends, les jeunes activistes de l’environnement organisent des cérémonies en grande pompe pour embellir les villes tant à Bujumbura qu’à l’intérieur du pays. Le repiquage des plantes ornementales ne résout en rien les défis environnementaux constatés dans les montagnes surplombant la ville de Bujumbura. Le vrai danger est là. Le mieux serait de coordonner toutes les interventions dans la protection de l’environnement selon un plan de restauration du couvert végétal pour protéger le massif montagneux.
Il faut également fixer les priorités en ciblant les zones à haut risque pour un travail concerté et systématique. L’article 4 du Code de l’environnement stipule que la protection de l’environnement est une obligation pour tout citoyen burundais. Par contre la plupart des personnes ne sont pas préoccupées par les questions environnementales et en font une affaire de l’Etat.