Les accidents de roulage sont monnaie courante. En moyenne, plus de 500 personnes perdent leur vie dans les accidents de la route chaque année. Au cours des trois dernières années, on recense plus de 11 320 décès dus aux accidents de la route. Les mesures prises jusque-là n’arrivent pas à inverser la tendance. Le nombre d’accidents est en nette augmentation d’années en années.
Les accidents sur la voie routière entraînent de graves conséquences sur le plan socio-économique. Les familles doivent mobiliser des fonds pour faire soigner les blessés, organiser les cérémonies funéraires, etc. Des véhicules sont endommagés ou déclassés, occasionnant ainsi des pertes financières considérables.
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Pour limiter la casse, l’assurance automobile est désormais obligatoire. Elle a notamment pour but de garantir le conducteur d’un véhicule automobile contre les conséquences des dommages matériels ou corporels causés par son véhicule à des tiers. Ainsi, les automobilistes versent des primes aux sociétés d’assurance. En cas d’accidents, celles-ci indemnisent les victimes.
Le modèle semble parfait et moins complexe. Pourtant, l’indemnisation des sinistres prend du temps. Les victimes dénoncent la lenteur dans le traitement des dossiers. On jette de l’anathème sur les assureurs. Ces derniers se dédouanent. Ils évoquent la lenteur des procédures administratives judiciaires, les primes qui restent relativement faibles, etc.
L’association des assureurs et l’organe de régulation des assurances n’émettent pas sur la même longueur d’ondes. Il considère que le cumul des indemnités des années antérieures constitue une des causes des retards observés dans l’indemnisation des sinistres. Il balaie d’un revers de la main les raisons avancées par les assureurs.
L’assurance automobile a une sinistralité de 82,8% alors que le maximum théorique est de 65%. Cette sinistralité très élevée met à mal les sociétés d’assurance. Le déficit de la branche Automobile se répercute sur les autres catégories d’assurances et empêche le développement du secteur dans son ensemble.
Les sociétés d’assurance burundaises sont mises à rude épreuve. Elles ont une santé financière vacillante. Le taux de pénétration des assurances n’atteint même pas 1% d’après les statistiques présentées lors des états généraux sur le secteur de l’assurance en 2018. Il est souhaitable de mener une étude actuarielle pour fixer les primes en fonction des indicateurs macroéconomiques de notre pays.
Il faudra également sensibiliser la population à la culture de l’assurance. Dans le cas contraire, l’objectif de porter le chiffre d’affaires des assurances, c’est à dire de le faire passer de 40 milliards de FBu actuellement à 80 milliards de FBu à l’horizon 2022 ne sera pas atteint.