La pêche est une activité pratiquée au Burundi depuis la nuit des temps principalement sur le lac Tanganyika et les lacs du Nord (Rwihinda, Rweru, Cohoha, etc). Le poisson du lac Tanganyika est très prisé dans le pays. Il est apprécié pour son goût inégalé. Cependant, le secteur de la pêche est miné par de nombreuses embûches. Les professionnels de ce secteur rapportent des cas de pêche illicite, de vol dans les zones de pêche. Et cela a de lourdes conséquences sur le rendement et, partant, l’économie nationale.
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Avec une démographie galopante, la pression sur les ressources halieutiques s’accroit et les intérêts économiques priment parfois sur la préservation de la biodiversité du lac. L’extension des villes et les constructions anarchiques sur le littoral du lac Tanganyika détruisent progressivement l’écosystème aquatique. Les pratiques de pêche illégale à l’aide des filets maillants et d’autres équipements non autorisés aggrave la situation. Ces pratiques tant décriées nuisent à la multiplication des poissons. Il est important de savoir qu’un 1kg d’alevins (les petits poissons) produit jusqu’à 2 tonnes de gros poissons.
Le Mukeke et les Ndagala sont des espèces qui dominent les captures dans le Lac Tanganyika. Néanmoins, les stocks de poissons sont en régression pour plusieurs raisons, à savoir : l’engouement des pêcheurs, la demande de plus en plus croissante, pour ne citer que celles-là. Les techniques de pêche sont limitées. Il est rare de trouver des Capitaines et des Sangala sur le marché. Ces espèces de poissons vivent dans les eaux profondes et les petites pirogues ne sont pas équipées pour effecteur une pêche en profondeur. Les Grecs qui pratiquaient cette pêche sont retournés chez eux depuis des années. D’où la nécessité de mobiliser des ressources pour moderniser tous les maillons de la filière pêche.
Les activités autour du poisson occupent une bonne partie de la population riveraine du lac Tanganyika. D’après une étude réalisée en 2007, ce secteur employait environ 8 000 paysans pêcheurs. Un nombre qui a sensiblement augmenté car, en 2016, ils étaient plus de 15 000. A la période sous étude (2007), plus de 40 000 personnes opèrent dans les activités connexes telles que la construction des pirogues, le traitement et la commercialisation du poisson. Le lac Tanganyika regorge d’un énorme potentiel d’exportation. Pour y arriver, il est indispensable d’investir davantage dans ce secteur pour passer de la pêche artisanale à la pêche industrielle. Cette transition permettra au pays de satisfaire la demande locale et conquérir le marché extérieur.