Après s’être affranchie de la famille où elle exerçait le métier de nourrice, Claudine Ndinkabandi a fini par être engrossée par un domestique. Vivotant dans la ville de Bujumbura en exerçant le commerce ambulant, les deux ont fini par abandonner la ville pour aller vivre à Musenyi dans la commune de Mpanda en province de Bubanza où Mme Ndinkabandi exerce le commerce de l’huile de palme
Après avoir quitté les familles d’accueil suite à son engrossement par un domestique et mener une vie dure dans la ville de Bujumbura, une nounou et son compagnon ont décidé d’aller chercher un ailleurs meilleur à Musenyi dans la commune de Mpanda en province de Bubanza.
« Je suis venue dans la ville de Bujumbura pour exercer le métier de nourrice lorsque j’avais 15 ans. J’étais bien à l’aise dans les familles d’accueil. La nourriture, le loyer, le savon pour se laver et laver les habits…Bref tout ce qui relevait du vécu quotidien était à la charge des familles d’accueil. Par ailleurs, j’avais même un salaire et on me payait chaque mois », se souvient Claudine Ndinkabandi, commerçante de l’huile de palme au marché de Musenyi, commune Mpanda dans la province de Bubanza.
Originaire de la colline Kivuzo, commune et province de Ngozi, mère de 4 enfants et âgée de 29 ans, Mme Ndinkabandi indique qu’elle a commencé à exercer son métier de nourrice dans la zone de Kamenge et puis dans la zone de Kinindo dans le quartier OUA en mairie de Bujumbura. C’est là où nous nous sommes rencontrés avec le domestique avec qui j’ai noué l’amitié sur une période de 4 ans.
« Au cours de cette période, j’ai commencé à ne pas remplir mes tâches convenablement. Apparemment, je voyais que même si on me renvoyait du travail, mon ami allait directement s’occuper de moi », fait-elle remarquer avant de signaler que c’est au cours de cette période même qu’elle a été engrossée.
Vers une soi-disant liberté
Mme Ndinkabandi notifie qu’après avoir portée un bébé, elle devait quitter la famille d’accueil.
« J’ai eu de la chance. Le garçon qui m’a engrossé ne m’a pas abandonné comme je le vois souvent chez les filles qui exercent le métier de nourrice. Nous nous sommes décidés à aller louer une maison à Kamenge. Nous avons mené une vie ensemble sans que nous soyons enregistrés à l’Etat civil », dit-elle.
Mme Ndinkabandi avoue que dans mon imagination, elle pensait qu’elle allait devenir patronne d’un ménage et engager à son tour une nounou et un domestique. Malheureusement, déplore-t-elle, les moyens lui ont fait défaut.
Par ailleurs, continue-t-elle, nous devrions chercher comment subvenir aux besoins quotidiens de notre ménage. Pour y parvenir, Mme Ndinkabandi explique que lui et son compagnon se sont lancés dans le commerce ambulant.
« Mon compagne s’occupait de la collecte et de la vente des bouteilles en plastique jetées dans la nature et moi de la vente des draps », précise-t-elle avant d’annoncer qu’ils ont tenus jusqu’à ce qu’elle mette au monde un deuxième enfant.
L’œuvre salvatrice
Au fur du temps, selon toujours Mme Ndinkabandi, la vie n’a pas été trop clémente pour nous. « Nous avons été désappointés. Ce n’était pas facile d’aller s’installer à la famille de mon compagnon. Originaire de Gitega, celui-ci n’y avait pas encore construit une maison. On avait également peur parce qu’on vivait en union libre (concubinage) », commente-t-elle.
Par contre, la chance nous a souri par après. Mon compagnon avait un grand-frère qui vivait à Musenyi dans la commune de Mpanda en province de Bubanza. « Après avoir constaté la vie précaire que nous menions en mairie de Bujumbura, il nous a invité à le rejoindre car, à Musenyi, la vie semblait abordable », informe-t-elle.
Arrivés à Musenyi, nous avons commencé à vendre les bidons et les bouteilles en plastique, souligne-t-elle. Et de renchérir : « La vie a commencé à se relever de façon que je suis arrivée à vendre l’huile de palme », se réjouit-elle avant de conclure que cela fait bientôt deux ans que lui et son compagnon vivent dans leur propre parcelle et habitation.