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Une ville saine sans latrines publiques ?

L’initiative   d’une campagne de 45 jours de salubrité dans la municipalité de Bujumbura dénommée « mouvement zéro déchet » a été prise par les autorités depuis le 19 mars 2024. Pourtant, la question de la mise en place des lieux d’aisance publics reste à plat.

La défécation à l’air libre conduit à une exposition aux bactéries et à la contamination de l’eau ou d’autres aliments et provoque des maladies d’origine hydrique telles que la diarrhée, le choléra et la fièvre typhoïde.

Le mouvement « zéro déchet » a été lancé pour enlever les immondices dans les rues de la capitale économique et nettoyer les caniveaux en vue de résoudre le problème de la pollution des espaces publics, de rendre propres les villes et de protéger l’environnement. A part le ramassage irrégulier des déchets, le manque de latrines publiques figure parmi les défis qui hantent la population urbaine.  Revenons sur ce grand problème

Le manque de toilettes publiques, un grand défi

Dans la ville de Bujumbura, les lieux publics ne disposent pas de latrines. En cas de besoin, les passagers ne trouvent que cet espace pour se soulager. Ce problème se pose même à l’intérieur du pays.

A la gare routière « La Permanence » située près de l’hôtel de ville de Bujumbura, les passagers, les chauffeurs de coaster et les taximen n’ont pas des lieux   d’aisance. Pour se soulager, certains s’adressent à l’Hôpital Prince Régent Charles. Les autres approchent les propriétaires des restaurants situés près de cette gare routière pour leur emprunter les toilettes. « Le gouvernement lance des projets alors qu’il y a tant d’autres qui dorment. L’Etat devrait construire des toilettes publiques payantes ou non payantes pour la population afin d’éviter la défécation à l’air libre », a indiqué un agent de Lumicash y rencontré. Celui-ci affirme que si quelqu’un est surpris en train de se soulager dans les herbes, la police le punit sévèrement.

M. Cédric, commerçant ambulant rencontré à « La Permanence », est de même avis que ce dernier et souhaite aussi l’intervention du gouvernement. « C’est un grand problème. Tu manques ou te soulager alors que tu as de l’argent dans ta poche. C’est vraiment difficile de voir une ville saine sans toilettes ».

Les femmes enceintes ont aussi du mal pour se soulager. « Je sais bien que la rétention a des conséquences graves pour les femmes enceintes. Mais si ce besoin m’arrive étant dans un bus ou dans un autre endroit défavorable, je dois me retenir jusqu’ à ce que j’arrive à la maison », a indiqué E.N

Quid de la contribution des sociétés privés à la résolution de ce problème ?

Great at Vision, une société privée œuvrant dans le secteur de l’assainissement s’est lancée dans la fabrication des toilettes mobiles pour lutter contre la défécation à l’air libre. Nadine Ndabigengesere, représentante légale de cette société se réjouit de cette mesure prise par les autorités pour assainir la ville. Elle ajoute aussi que si la Mairie disponibilise une place, sa société serait prête à y installer des toilettes publiques, car elle a de l’expérience et tous les matériels sont disponibles.  « Nous souhaitons que la Mairie se préoccupe beaucoup de cette question pour favoriser la population, car nous ne pouvons par arriver à la vision du Burundi, pays émergent en 2040 et pays développé en 2060 sans avoir développé le secteur de l’hygiène et de l’assainissement ».

M. Ndabigengesere indique également qu’en absence de toilettes, les gens défèquent à l’air libre. Cela conduit à une exposition aux bactéries et à la contamination de l’eau ou d’autres aliments et provoque des maladies d’origine hydrique telles que la diarrhée, le choléra et la fièvre typhoïde. Elle ajoute que le manque de toilettes est à l’origine des problèmes sanitaires et environnementaux.

M.Ndabigengesere annonce qu’un véhicule disposant de latrines est déjà arrivé pour intervenir lors des visites des sites touristiques, des événements funéraires et dans les grands événements publics ou privés. Elle fait savoir aussi que sa société veut collaborer avec l’Agence Burundaise de l’Hydraulique et de l’Assainissement en Milieu Rural (ABHAMR) dans son projet de mise en place des toilettes sur les routes nationales.

M. Ndabigengesere conseille la population Burundaise de ne pas se soulager n’importe où et l’invite à considérer les déchets, y compris les matières fécales comme une solution et non un problème.

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