L’Union Européenne a fait un don d’équipements à l’institution de recherche-développement en technologie alimentaire CNTA. C’est dans le but de renforcer techniquement ce centre dont la mission est d’analyser et contrôler la qualité des produits alimentaires
Un don en équipements de 120 milles euros a été octroyé au Centre National de Technologie Alimentaire (CNTA) par l’Union Européenne via le projet MARKUP (Market Access Upgrade Program), le 8 décembre 2020. C’est dans le but de faciliter la production des denrées alimentaires destinées à l’exportation.
Comme l’indique le directeur du CNTA, Ir Pierre Sinarinzi, cette aide est composée d’équipements, de réactifs de laboratoire et de machines qui viennent renforcer les techniques d’analyse et de recherche. Ir Pierre Sinarinzi précise également que ce don de l’Union Européenne composé d’équipements, de réactifs de laboratoire et de produits d’analyse viennent renforcer les capacités de ce centre de recherche composé de deux laboratoires, à savoir celui de biochimie et celui de microbiologie.
Ir Sinarinzi signale que ce don vient à point nommé au moment où le secteur agro-industriel a connu des avancées spectaculaires au cours de ces dernières années et ou les unités de transformation agro-alimentaires prolifèrent un peu partout sur le territoire national. Cependant, la plupart des unités de transformation travaillent artisanalement et de nombreux produits non certifiés se retrouvent sur le marché. Et ce don va aider dans l’analyse des produits et l’accompagnement des exploitants de ces unités de transformation, rassure Ir Sinarinzi.
C’est dans cette optique que cela va faciliter l’analyse de la teneur en mycotoxines de certaines céréales comme le sorgho, le maïs, etc. Et ces équipements vont être utilisés dans la réduction de sa teneur sans oublier dans la vérification de la présence des résidus des pesticides qui sont nocifs pour la santé humaine. Il ajoute également que les équipements reçus à travers le projet MARKUP seront utilisés dans le but d’analyser les produits d’exportations, notamment le café, le thé sans oublier les fruits et les légumes.
Le CNTA, une vache laitière inexploitée
Le directeur du CNTA se dit fier de ce don, mais cette institution reste confrontée à de nombreuses difficultés. Ir Sinarinzi fait savoir que le CNTA, en ses 27 ans d’existence, a connu une évolution en pas de tortue. Cette institution spécialisée dans l’analyse de la qualité des produits agricoles transformés a toujours connu une fuite des cerveaux hautement qualifiés. Ce qui a beaucoup impacté sa rentabilité.
Le départ de ces cerveaux est dû à beaucoup de choses. Et comme ce centre est spécialisé dans le domaine de la recherche et de l’analyse, tous les produits agricoles transformés et vendus sur le marché burundais devraient passer par le CNTA pour subir des analyses approfondies afin d’être transférés au BBN pour certification. C’est un centre qui devrait s’occuper de l’analyse et de délivrance des bulletins aux exploitants des unités de transformations destiné au BBN pour certification. Cependant, ils viennent à compte -gouttes. Et, qui plus est, le personnel du CNTA est régi par un règlement d’ordre intérieur provisoire qui date de 1994. Le CNTA serait une vache laitière pour le trésor public, mais il demeure inexploité jusqu’aujourd’hui même s’il est spécialisé dans le domaine de l’analyse. Pourtant, les stagiaires des universités et ceux de l’ITAB et certains particuliers viennent se ressourcer au CNTA, indiquent les chefs des laboratoires de biochimie et de microbiologie. Le secteur de l’industrialisation burundais est confronté à des coupures d’électricité et le CNTA n’est pas épargné par ces coupures répétitives. Comme les chefs des deux laboratoires (Pélagie Nimbona et Godefride Niyonkuru) du CNTA l’indiquent à des instruments nécessitant du courant continu, certaines machines sont déjà défectueuses suite à une faible intensité de courant et elles nécessitent d’être remplacés. Il faut noter que le CNTA possède un centre technologique d’adaptation et fabrication des machines extractrices de jus des fruits, des moulins et des batteuses de sorgho et haricots.