En dates du 7 au 8 janvier 2021, le ministère de l’Education Nationale et de la Recherche Scientifique a organisé dans plusieurs centres du pays un concours d’admission aux pôles d’excellence de l’université du Burundi. Un peu plus tard, au mois de février, les résultats de ce concours ont été rendus publics. En définitive, seuls les meilleurs candidats seront retenus. Le recteur de l’université du Burundi donne quelques précisions là-dessus
« Les lauréats des écoles d’excellence ont évolué dans de meilleures conditions par rapport aux élèves qui étudient dans d’autres écoles. Il faudrait qu’il n’y ait pas de rupture à l’université du Burundi; raison pour laquelle les pôles d’excellence ont été créés pour promouvoir également l’excellence au niveau de l’enseignement supérieur », fait savoir Pr. François Havyarimana, recteur de l’université du Burundi. Les pôles d’excellence ont été créés dans quatre facultés et institut, à savoir : la faculté de Médecine, la faculté des Sciences de l’Ingénieur (FSI), la faculté d’Agronomie et de Bio-Ingénierie (FABI) mais aussi dans l’Institut des Statistiques Appliquées (ISTA).
Selon Pr. Havyarimana, ces filières constituent le moteur du développement du pays. On aimerait que les étudiants qui fréquenteront les pôles d’excellence soient les étudiants les plus brillants, ceux qui ont évolué dans des compétitions farouches telles que les écoles d’excellence. Mais, en vue de donner la chance aux autres élèves, dans ces pôles d’excellence on n’accueillera pas que les lauréats des écoles d’excellence. C’est pour cette raison que le ministère ayant l’éducation dans ses attributions a déjà organisé en janvier 2021 un concours d’admission aux pôles d’excellence ouvert à tout le monde. Et, en définitive, ce ne sont que les meilleurs qui seront retenus. Pourtant, selon toujours Pr. Havyarimana, les lauréats des écoles d’excellence seront prioritaires. Ils auront une grande part dans les pôles d’excellence.
Les pôles d’excellence accueilleront des lauréats brillants sortis des écoles d’excellence, mais également des écoles ordinaires.
Les facultés et l’institut hôtes sont-ils prêts à accueillir les lauréats ?
« L’université du Burundi s’est bien préparée. Le gouvernement lui a accordé des moyens financiers pour l’accueil des lauréats. Pour ce faire, dans la loi financier, exercice 2020-2021, l’Etat burundais a déjà débloqué 700 millions de FBu. Cette somme sera partagée entre les quatre pôles d’excellence pour les équiper afin que les étudiants évoluent dans de meilleures conditions par rapport à leurs confrères évoluant dans des filières ordinaires », indique Pr. Havyarimana. En plus de cela, une commission a été mise en place pour élaborer un document d’orientation qui montrera ce qui est nécessaire pour aller jusqu’au bout de ce programme. Vraisemblablement, l’université du Burundi dispose d’un effectif pléthorique d’étudiants dans différentes filières. Pour ne pas subir le même sort, les pôles d’excellence accueilleront en moyenne moins de 100 étudiants ou un peu plus.
Pour illustrer cela, dans la faculté de Médecine et à l’Institut des Statistiques Appliquées (ISTA), on a l’habitude d’accueillir 100 étudiants par an. Et cette logique sera la même pour les pôles d’excellence. Pourtant, la faculté d’Agronomie et de Bio-Ingénierie (FABI), mais aussi la faculté des Sciences de l’Ingénieur (FSI) sont subdivisées en plusieurs options. Raison pour laquelle les étudiants qui vont les fréquenter sont estimés entre 100 et 200.
Cette initiative sera-t-elle efficace pour faire face au chômage endémique des jeunes ?
Pr. Havyarimana précise que les facultés et l’institut choisis pour abriter les pôles d’excellence sont des filières productrices. Elles ne forment pas des gestionnaires, elles forment plutôt des producteurs. Par ailleurs, parmi les cours que les lauréats suivront à l’université du Burundi figure celui d’entrepreneuriat. On suppose que ceux qui termineront les études dans ces filières pourront s’en sortir bien. Ils ne basculeront pas dans le chômage. Mais, s’agissant de l’Institut des Statistiques Appliquées (ISTA), c’est une nouvelle filière au Burundi. On a besoin de statisticiens dans beaucoup de domaines. Par ailleurs, la formation de ces statisticiens se fait en collaboration avec l’Institut des Statistiques et d’Etudes Economiques du Burundi (ISTEEBU) qui en aura besoin dans les années à venir.
Pr. Havyarimana demande au gouvernement d’accorder régulièrement des moyens suffisants pour que les initiatives prises pour former les élites ne tombent pas à l’eau. Il encourage également les étudiants à participer dans les concours d’admission à ces pôles d’excellence parce que, parfois, quand des concours pareils sont organisés, certains étudiants ont peur de les affronter même s’ils ont les capacités de pouvoir réussir.
Selon Pr. Havyarimana, la création des pôles d’excellence à l’université du Burundi cadre avec la politique du gouvernement de prolongation de la promotion de l’excellence initiée dans les écoles d’excellence à l’enseignement supérieur. Créées en 2016, les écoles d’excellence ont pour mission de dispenser aux meilleurs élèves une formation de qualité. La première promotion des élèves qui ont fréquenté lesdites écoles a déjà passé l’examen d’Etat. Et avec la rentrée académique 2021-2022 prévue le 25 octobre 2021, on va commencer à les accueillir.