Au moment où le gouvernement du Burundi prône pour une éducation pour tous, certains élèves et étudiants n’ont pas pu continuer leurs études. Ils sont victimes des réformes opérées dans le secteur de l’éducation. Ces laissés-pour-compte vivent dans des situations déplorables et demandent au gouvernement de ne pas favoriser certains au détriment des autres.
« C’est honteux et regrettable de quémander à une famille qui t’avait fait enseigner ».C’est par ces mots que Jean Claude Manirakiza, encadreur à l’Ecole Technique de Gestion de Nyakabira exprime son regret pour n’avoir pas fréquenté l’université. Il indique que ce n’est pas par manque d’intelligence qu’il n’a pas fréquenté l’université, mais tout simplement qu’il n’a pas eu la chance. Il précise qu’il a quitté ses parents comme pour s’exiler parce que, dit-il, il ne pouvait pas rester à côté de ses parents sans rien faire. « Il arrivait même des moments où mes parents me disaient que les frais scolaires qu’ils ont payés pour moi ne valaient pas la peine », affirme Manirakiza. J’ai eu la chance d’avoir ce petit boulot qui ne me procure que du pain. Coup de chapeau aux sociétés de gardiennages qui embauchent ces laissés-pour-compte.
Léandre Niyokwizera, gardien chez Kk security « Il serait mieux d’être chômeur avec un diplôme universitaire car, une personne peut être chômeur dans son pays mais, peut décocher un emploi ailleurs ».
Léandre Niyokwizera, gardien chez Kk security fait savoir qu’il a eu 65,5 % à l’examen d’Etat, édition 2013 et qu’il avait le plein droit de fréquenter l’ université privée. Il ajoute que la mesure accordant une somme de 200 000 FBu pour l’inscription aux étudiants ayant eu la note comprise entre 64,4 % et 64,2 % ne l’aidait en rien car il ne peut pas s’inscrire à l’université alors qu’il n’aura pas de minerval et sa famille vit dans une pauvreté sans nom. Il indique que le salaire de 90 000 FBu qu’il perçoit chaque mois ne suffit pas pour subvenir à ses besoins. Et M. Niyokwizera de souligner qu’il ne peut pas se payer les études universitaires Pour ceux qui disent que même ceux qui ont fréquenté l’université sont au chômage, Niyokwizera précise qu’il serait mieux d’être chômeur avec un diplôme universitaire car, d’après lui, une personne peut être chômeur dans son pays, mais il peut décrocher un emploi ailleurs. Et de conclure en demandant au gouvernement de considérer les enfants du pays au même pied d’égalité.
Un extracteur de sable rencontré sur la rivière Ntahangwa raconte : « J’ai réussi à l’examen d’Etat mais je n’ai pas eu la chance d’avoir la note exigée pour fréquenter l’université publique. Etudier à l’université privée est quasi-impossible. Ma famille est pauvre. J’ai installé une petite boutique. Les voleurs sont venus et l’ont saccagée emportant tout ce qui s’y trouvait ». Il fait savoir que, conscient de la pauvreté dans laquelle vit sa famille, il ne peut pas y retourner. Il décide alors d’approcher un ami qui lui apprend le métier d’extraction du sable et du gravier. Il indique qu’il mène une vie déplorable. Comme ses amis, il demande au gouvernement de ne pas favoriser les uns au détriment des autres.
A la question de savoir si le budget alloué à l’inscription des étudiants qui ont eu la note requise pour fréquenter l‘université privée
D’après lui, la somme débloquée à cet effet varie d’année en année : « cette somme varie d’une à l’autre. Ça dépend de la situation de la caisse du Bureau des bourses d’études et des stages. Il arrivera même un moment où les universités ne percevront plus cette somme ». Et M. Mfisumukiza d’indiquer qu’aucun étudiant ne peut se hasarder à s’inscrire dans une université quelconque en comptant sur les frais d’inscription donnés par le Bureau d’études des bourses et stages car, souligne-t-il, même les étudiants pour lesquels la loi autorise l’octroi de cette somme ne peuvent pas en avoir tous. « Suivant la somme disponible, on regarde une certaine note pour octroyer cette somme », fait-il savoir.
Rappelons que la note exigée à cette époque pour fréquenter l’université du Burundi était de 66, 5 % et plus. De 66, 4 % à 64, 2 % les élèves étaient admis dans les universités privées moyennant un appui de frais d’inscription équivalant à 200 000 FBu. Le reste fréquentait n’importe quelle université privée, mais sans aucun soutient.